La stratégie financière du rugby français pour la saison 2025-2026 se dessine avec la communication récente de la liste des 45 joueurs dits « premiums » par la Ligue Nationale de Rugby (LNR).
Une annonce qui redistribue les cartes entre les clubs du Top 14 et qui alimente les discussions sur les futurs budgets.
Une liste attendue et stratégique pour les clubs
Provenant de calculs basés sur les convocations en équipe de France durant l’année 2024, cette sélection révèle la prédominance de joueurs du Stade toulousain, 11 précisément, suivi des clubs de Bordeaux, La Rochelle et du Racing 92, avec 6 joueurs chacun.
Étonnement, des noms comme Romain Ntamack ou Baptiste Couilloud n’y figurent pas, essentiellement en raison d’absences pour blessures ou de moindres sélections nationales durant l’année référence.
La présence sur cette liste, loin de n’être qu’honorifique, donne droit aux clubs à un crédit dans le calcul du salary cap. Par exemple, chaque joueur listé rapporte un « crédit bleu » de 180 000 euros, créant ainsi des écarts considérables entre les clubs en termes de capacité financière pour la saison prochaine.
Des répercussions financières majeures
Le Stade Toulousain aux avant-postes, avec une enveloppe potentielle avoisinant les deux millions d’euros, se pose en leader de ce nouveau classement financier.
Derrière, Bordeaux-Bègles et La Rochelle pourraient percevoir un montant substantiel reflétant leur bonne santé sportive, alors que Toulon, grâce à ses quatre internationaux, s’octroierait un crédit de 720 000 euros.
À l’opposé, des clubs comme Bayonne et Vannes ne bénéficieront d’aucun bonus, illustrant une possible disparité à venir entre les écuries du championnat.
Un fonctionnement qui suscite le débat
Ce système de « crédit bleu » suscite le débat quant à son équité et sa pertinence à long terme. Est-ce judicieux de baser des avantages financiers sur des performances et sélections d’une année antérieure alors que certains joueurs pourraient ne plus être en vue dans les plans de l’équipe nationale ?
Cette question est sur toutes les lèvres alors que les clubs du Top 14 s’apprêtent à composer avec ces nouvelles données économiques pour la saison à venir.
Les clubs et la LNR semblent s’entendre sur un maintien de ce système jusqu’en 2027, mais il reste à voir comment cette politique influera sur la compétitivité du championnat français.
La dynamique et l’équilibre financier du Top 14 pourraient en être durablement transformés. Quel impact pour le futur du rugby français ? Seuls les résultats sur le terrain et les éventuelles adaptations réglementaires pourront le dire.
Photo: Icon Sport