Rappelé suite au forfait de son partenaire de club, Paul Willemse, la convocation de Bastien Chalureau provoque un tollé depuis plusieurs jours.
C’est tout ce dont l’Équipe de France n’avait pas besoin à quatre jours du début de son Mondial et pourtant, les Bleus et la FFR nagent en pleine polémique.
Pour rappel des faits, le deuxième ligne du MHB est accusé d’agression physique et verbale en 2020, notamment des insultes à caractère raciste à l’encontre de deux anciens joueurs professionnels, Yannick Larguet et Nassim Arif. Condamné à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de détenir une arme à feu, le joueur avait appel de cette décision. Enfin, ce dernier avait reconnu l’échauffourée mais pas les insultes racistes « Je reconnais les faits de violence qui me sont reprochés, mais je conteste formellement le fait d’avoir proféré des insultes racistes. C’était une bagarre de fin de soirée, rien de plus ».
Appelé régulièrement en bleu depuis la tournée au Japon, ses précédentes sélections n’avaient pourtant pas fait autant de vagues.
Le rugby français divisé
C’est tout d’abord par les réseaux sociaux que les choses se sont envenimées. Interpellés par plusieurs députés LFI, le président de la FFR a tenu à réagir : « Bastien Chalureau reconnaît les faits (la bagarre) mais nie les propos racistes. Je pense que les propos racistes sont bien sûr inacceptables s’ils ont été tenus, mais il convient de laisser faire la justice. »
Puis le sélectionneur ainsi que le capitaine, Antoine Dupont, ont eux aussi pris la défense de leur coéquipier : « On était au courant. Ça se passe très bien avec lui, il a une attitude exemplaire et c’est ça notre principale préoccupation aujourd’hui » déclarait le toulousain. « Nous voulons que cette équipe fédère. Le racisme n’y a pas sa place. Bastien nous a informés de cette affaire, il nie fermement les faits. Ça fait maintenant un an qu’il vient avec nous, et avant de sélectionner un joueur, on le rencontre, on partage avec lui notre façon de vivre, de jouer au rugby » rajoute également le sélectionneur.
Mais si au sein des Bleus, l’affaire ne semble pas ébranler les joueurs, ailleurs c’est une toute autre histoire.
En effet, nombreuses sont les personnalités, politiques comme sportives, à s’indigner de cette convocation sous les couleurs françaises comme l’ancien troisième ligne, Thierry Dusautoir : « Je suis un peu gêné parce que je suis ami de la victime et j’ai un avis assez arrêté sur cette affaire. J’ai toujours eu un problème avec lui en équipe de France. Bastien Chalureau a été sélectionné en 2022. Les faits précèdent sa sélection. Je suis surpris de ce timing de cette polémique, les faits ont été rendus publics, mais je n’étais pas présent, il y a une procédure. Je suis conscient que je ne suis pas objectif dans cette affaire »