La soirée avait mal commencé pour les locaux de la Section Paloise, mais le rugby est-il vraiment une affaire de certitudes? Après tout, c’est un coup de pied qui peut tout renverser, une passe ajustée pour filer vers l’essai ou encore un plaquage décisif pour renverser la vapeur. Ce samedi soir, c’était au tour du Castres Olympique de renverser les pronostics. Remontée spectaculaire, défense ajustée—le CO écrit une page de son histoire en battant Pau 44-33, une victoire qui revêt bien plus qu’un simple score.
Un match à deux visages
Castres entame le match avec un handicap, mais qui pourrait deviner l’issue d’une rencontre après seulement quelques minutes? C’est bien dans l’adversité que se révèlent les grandes équipes et Castres en a fait la démonstration. Entre une première mi-temps dominée par Pau et un réveil retentissant du CO, on peut se demander : Pau avait-il laissé filer sa chance en première période?
La Section Paloise avait pourtant mis la main sur le jeu dès l’entame, déroulant un rugby plaisant qui s’est matérialisé par deux essais rapides. Mais la leçon, c’est qu’aucun match n’est gagné avant le coup de sifflet final. Castres, mené 27-21 à la pause, n’a pas cédé à la panique, et a su rester dans la rencontre. En deuxième période, c’est un tout autre visage que le CO a présenté—plus rigoureux, plus conquérant.
L’éclat du collectif, la force des individualités
Lorsqu’on dissèque la performance des Castrais, on peut difficilement passer à côté de Santiago Arata, le demi de mêlée de poche, dont l’impact fut non négligeable. Ses accélérations ont déstabilisé plus d’un Palois—une prestation tenace qui aura été l’une des clés de la remontée. Et que dire de Yann Peysson, titularisé au poste de numéro huit, qui n’a pas manqué d’impressionner par sa constance et sa présence dans le jeu.
Chaque envolée, chaque saisie en touche des Castrais semblait sonner comme une déclaration : « nous sommes là, nous tenons bon« .
Les mots du manager, la fierté du travail accompli
Jeremy Davidson, le manager de Castres, ne pouvait que louer l’esprit combattant de son groupe. Dans une déclaration post-match reprise par le compte Twitter officiel du Castres Olympique, l’entraîneur a exprimé cette fierté :
« Qu’elle fait du bien cette victoire à Pau! Dans un match FOU, nos Olympiens ont réussi à s’imposer avec un cœur immense! »
Jeremy Davidson
Un bien grand cœur, en effet, nécessaire pour réaliser de telles prouesses.
Castres renoue avec la victoire, Pau s’interroge
En fin de compte, que retiendra-t-on ? Le caractère indomptable de Castres qui, avec cette victoire, cesse sa chute et se maintient dans la course au Top 14 ? Ou l’amer sentiment au fond du cœur palois, rejeté hors du top 6, méditant sur ce qui aurait pu être ? Ce qui est certain, c’est que le ballon ovale nous réserve toujours des surprises, et c’est bien pourquoi, chers amateurs de rugby, nous aimons tant ce sport.
Photo: Anthony Dibon/Icon Sport