L’atmosphère électrique du stade Marcel-Deflandre n’a pas laissé de marbre Ugo Mola, conspué par les fans rochelais. Mais que se cache-t-il derrière cette antipathie et la réplique pleine d’esprit de Mola ?
Le stade Marcel-Deflandre s’est transformé en arène ce 30 décembre, où chaque apparition du manager toulousain sur les écrans géants était accueillie par une vague de réprobation. Pourquoi ce traitement pourtant si inhabituel dans le rugby, réputé pour son fair-play et son esprit de corps ? La rivalité sportive semble avoir pris une tournure personnelle, mettant en lumière une animosité particulièrere.
Face aux fans, l’ironie comme bouclier
Le manager du Stade Toulousain, dans un geste désormais célèbre, a riposté aux sifflets en imitant le lever du bouclier de Brennus. Ce geste est lourd de sens ; il rappelle les 22 titres d’un club habitué à briller, et la récente défaite douloureuse de La Rochelle au Stade de France.
« Je ne peux pas en vouloir aux gens… Il faut bien qu’ils stigmatisent, »
Ugo Mola
A philosophe Ugo Mola lors de la conférence de presse d’après-match.
« Je vais annuler mon compromis de vente à l’Île de Ré, »
Ugo Mola
A-t-il ajouté, injectant une dose d’humour dans ce climat tendu.
La déclaration suscite une interrogation : la rivalité est-elle exclusivement sportive, ou s’est-elle transformée en une sorte de théâtre populaire où chacun joue son rôle ? Ugo Mola lui-même touche du doigt cette théâtralité, évoquant « l’effet de masse et l’effet populaire » qui peuvent submerger la raison.
Le rugby, entre compétition et sympathie
Battu mais loin d’être abattu, Ugo Mola salue ironiquement cet environnement « très sympa« , malgré les sifflements. C’est cette dualité qui fascine — une détestation publique couplée à une reconnaissance mutuelle des qualités adverses. La franche déclaration de Mola reflète un sport où même le mépris se teinte de respect.
« Tant que je suis détesté à ce rythme-là, c’est que nous allons peut-être empêcher La Rochelle de gagner encore. »
Ugo Mola
C’est dire si le rugby sait manier l’enthousiasme et le sarcasme avec brio.
Peut-on vraiment blâmer La Rochelle pour cette hostilité ou devrait-on y voir une marque d’affection déguisée ? Un sport sans passion serait-il encore du sport ? Ugo Mola, figure charismatique, suscite admiration et antagonismes. Il ne reste qu’à se demander si, derrière ces sifflets, ne se cache pas plutôt un signe de crainte respectueuse.
En conclusion, ces chamailleries en tribunes pourraient-elles un jour céder la place à des applaudissements, si le vent venait à tourner ? C’est une question que même l’imperturbable Ugo Mola pourrait se poser… mais en attendant, il semble que le manager de Toulouse et l’Ile de Ré ne feront finalement pas compromis.
Photo : Icon sport