S’appuyer sur les talents formés au club plutôt que de céder à la course aux étoiles, c’est la ligne adoptée par Didier Lacroix, président du Stade Toulousain, qui a récemment décliné sur les raisons ayant mené à la non-venue de l’international français Damian Penaud.
Dans une période où le rugby français est marqué par d’importantes transactions et mouvements de joueurs, le discours de Lacroix apporte un regard intéressant sur le modèle économique et sportif d’un des clubs les plus titrés d’Europe.
La maîtrise du Salary Cap, un impératif
Lors d’une conférence, comme rapporté par Le Quotidien du Sport, Didier Lacroix s’est ouvert sur la gestion des contraintes économiques, en particulier le Salary Cap qui limite les dépenses salariales des clubs.
Il a souligné que son club ne pourrait se permettre de recruter systématiquement de nouveaux internationaux sans compromettre son équilibre financier.
« Recruter ou former ? » Une question de philosophie sportive
Plus qu’une contrainte, cette posture semble être un choix réfléchi, une vraie philosophie pour Didier Lacroix.
« Je ne suis pas certain que j’ai besoin de recruter des stars alors qu’on est nous-mêmes en capacité de créer des stars internationales »
Didier Lacroix
A-t-il argumenté. Cette déclaration, au-delà des aspects financiers, met en valeur la confiance placée dans le centre de formation toulousain, réputé pour son excellence et sa capacité à propulser de jeunes talents au plus haut niveau.
Un discours qui s’inscrit dans la durée
Dans un rugby moderne où l’attrait des stars internationales peut susciter un emballement médiatique et commercial, Lacroix prône un retour à l’essence même du sport : la valorisation du travail de formation et l’identité de club.
Une stratégie qui semble porter ses fruits, au regard des parcours exemplaires de Romain Ntamack et d’autres internationaux issus du sérail rouge et noir.
Vers un recrutement ciblé et mesuré
Didier Lacroix n’exclut pas pour autant le recrutement de joueurs extérieurs, tant que cela répond à des besoins précis sans déstabiliser l’équilibre de l’effectif.
Le président toulousain fait ainsi allusion à l’arrivée de Blair Kinghorn, choisie pour apporter une plus-value spécifique au groupe.
Un modèle à suivre ?
L’attitude de Didier Lacroix face au recrutement donne certainement matière à réflexion pour le monde du rugby. Il rappelle l’importance de construire une équipe sur des bases solides et pérennes, incarnées par des joueurs formés au club, tout en s’adaptant judicieusement aux réalités du marché.
Un juste milieu qui pourrait s’avérer être la clé du succès sur le long terme, à la fois sur le terrain et dans les comptes du club.
Photo : Icon sport