Dans le sillage rugbystique français, le directeur général du Stade Français Paris, Thomas Lombard, a récemment pris la parole dans les colonnes du Figaro pour aborder la question épineuse des transferts, évoquant entre autres la situation de Matthieu Jalibert et d’Owen Farrell. L’international français et le joueur anglais sont tous deux des sujets brûlants du marché du rugby, le premier étant en fin de contrat en juin 2025 avec l’UBB.
Les confidences de Lombard sur les enjeux financiers
La bonne saison du Stade Français, actuellement en deuxième position du championnat, n’occulte pas les défis économiques auxquels le club doit faire face. Thomas Lombard pointe du doigt une réalité financière préoccupante :
« On est un club qui perd de l’argent. Parmi d’autres. Aujourd’hui, le déficit cumulé du Top 14 s’élève à 70 millions d’euros »
Thomas Lombard
C’est un constat amer, mais lucide, sur l’état économique du rugby de haut niveau.
En matière de Salary Cap, Lombard confirme que le club parisien est déjà à la limite et qu’il a fallu « un an et demi à deux ans pour rétablir la situation », marquée par une répartition des salaires déséquilibrée. Cette démarche s’accompagne d’une volonté de ne pas recruter à tout prix :
« On ne recrute pas de joueurs internationaux car on est limité dans les offres que l’on peut faire »
Thomas Lombard
Souligne-t-il.
Le cas de Matthieu Jalibert est symptomatique de cette stratégie frileuse, dictée par les ressources limitées du Stade Français :
« Matthieu Jalibert est sur le marché, Owen Farrell était sur le marché et quand on s’est présenté, on n’était pas compétitifs »
Thomas Lombard
Ces aveux de Lombard mettent en lumière les difficultés du club à rivaliser sur le marché des transferts, malgré un espace restant dans le salary cap pour potentiellement accueillir un ou deux joueurs.
Léo Barre, une étoile montante pour l’avenir ?
À défaut d’attirer des grands noms, le Stade Français pourrait miser sur le talent de Léo Barre, envisagé comme ouvreur potentiel dans les années à venir. »
Avec Léo Barre, on a déjà un top joueur chez nous. Il faut aussi que l’on prenne soin de lui, qu’on fasse les choses avec lui »
Thomas Lombard
Déclare Lombard, signifiant par là que le club a des talents en réserve et n’a peut-être pas besoin de chercher loin pour construire son avenir.
Entre aspirations et contraintes économiques
Le Stade Français se trouve ainsi à la croisée des chemins, tiraillé entre son ambition sportive et les contraintes financières d’un marché des transferts de plus en plus compétitif. Dans ce contexte, les réflexions de Thomas Lombard traduisent une gestion prudente et stratégique, une nécessité pour pérenniser le club dans l’élite du rugby français.
En conclusion, si le Stade Français semble prêt à jouer les outsiders sur le marché des transferts, c’est avec une approche calculée et un œil attentif sur le développement de ses propres talents. Une stratégie qui pourrait, à terme, porter ses fruits dans un sport où l’équilibre budgétaire est devenu un enjeu majeur.