Un front commun s’est formé dans l’univers du rugby français. La Fédération française de rugby (FFR), la Ligue Nationale de rugby (LNR) et le syndicat des joueurs, Provale, ont conjointement pris position contre la proposition de World Rugby concernant l’introduction d’un carton rouge de 20 minutes dans le jeu.
Que dit cette nouvelle mesure ? Que risque-t-elle d’impacter ? Les réponses sont claires et le désaccord est ferme.
Une proposition contestée
Alors que World Rugby ambitionne de tester de nouvelles règles dès novembre, la règle du carton rouge de 20 minutes est loin de faire l’unanimité. Le communiqué commun le souligne :
« La FFR, la LNR et Provale s’opposent fermement à l’adoption de la règle du carton rouge de 20 minutes. »
Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, insiste sur le rôle dissuasif du carton rouge actuel pour la sécurité des joueurs, là où le carton rouge de 20 minutes risquerait de « diminuer notre capacité à protéger l’intégrité physique des athlètes« .
Les chiffres parlent
Les chiffres fournis par la FFR demandent attention. Basés sur 480 matchs de TOP 14 et de rencontres internationales du Tiers 1, ils montrent que seulement 60 % des équipes ayant reçu un carton rouge ont été défaites.
Ces données suggèrent qu’un carton rouge n’est pas toujours synonyme de défaite, remettant en question la nécessité de modifier la règle à ce niveau.
Les voix de la LNR et Provale
Lucien Simon, vice-président de la LNR, soutient la position : maintenir un haut niveau de sécurité sur le terrain est crucial, et cela passe aussi par l’éducation technique dès les jeunes catégories.
Malik Hamadache, président de Provale, renforce cette notion : amoindrir les conséquences des fautes dangereuses est inacceptable, et des mesures pour renforcer la protection des joueurs plutôt que de les affaiblir sont encouragées.
L’expérience et l’impact négatif
La Coupe du monde des moins de 20 ans a déjà servi de terrain d’essai pour le carton rouge de 20 minutes, sans pour autant convaincre.
Les craintes exprimées vont au-delà de la sécurité : une adaptation de la règle pourrait encourager un jeu plus agressif ou déclencher des controverses tactiques, nuisant à l’image du rugby. Le message est clair, le rugby français ne veut pas de cette règle.
La sécurité des joueurs n’est pas négociable et les principes du jeu doivent prévaloir.
La position unanime de la FFR, la LNR, et Provale souligne l’importance de réfléchir davantage avant d’introduire des changements majeurs dans le sport, surtout lorsqu’ils pourraient compromettre l’intégrité et la sécurité des participants.