Suite à une série d’incidents impliquant des rugbymen français cet été, le président de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), René Bouscatel, a pris position en faveur d’un renforcement de la discipline au sein du rugby hexagonal.
Dans un climat où l’image du sport est ébranlée, des voix s’élèvent pour un retour aux fondamentaux de la responsabilité collective.
Rugby en crise : Bouscatel pointe un problème sociétal
Lors de la conférence de presse de présentation de la nouvelle saison de Top 14, René Bouscatel a abordé avec une sincérité troublante les récentes affaires, notamment celles impliquant Anthony Jaminet, Hugo Auradou, et le tragique décès de Medhi Narjissi.
Ce dernier et la jeune garde rugbystique se retrouvent face à un miroir de notre propre société, fracturée et en proie à des excès parfois mortels.
« Le rugby n’est pas un sport dangereux en lui-même. Il y a un problème général dans la société et les joueurs de rugby ne peuvent pas faire abstraction de leur environnement »
René Bouscatel
A ainsi déclaré Bouscatel, mettant l’accent sur une nécessaire réflexion autour de l’éducation et de l’encadrement des rugbymen.
Un besoin criant de responsabilisation
Face à ces comportements jugés irresponsables, Bouscatel envisage des sanctions concrètes et appelle à une prise de conscience. Un point sur lequel les avis divergent en effet, comme le soulignent certains commentateurs qui pointent du doigt une déresponsabilisation potentielle des joueurs par une discipline trop directive.
D’autres plaident plutôt pour une responsabilisation accrue, pour ne pas faire des erreurs commises par une minorité, une règle générale étouffante pour tous.
Une gestion de l’après-match à revisiter
Les troisièmes mi-temps du rugby, réputées pour leur convivialité, sont elles-aussi mises sous les projecteurs. Bouscatel envisage d’instaurer des règles claires pour les sorties d’équipe :
« On sort ensemble en bus, on va dans tel restaurant, on va boire un verre ensemble, et à minuit ou 1 heure du matin, on rentre tout le monde en bus à l’hôtel. »
René Bouscatel
La gestion des moments de liberté semble ainsi devenir un enjeu central dans la préservation de l’intégrité du sport, et ce, sans porter atteinte à l’esprit d’équipe et de camaraderie cher au rugby.
Vers des changements concrets ?
À travers ces déclarations, c’est toute la question de la préservation de l’image du rugby français qui est posée. À l’heure où l’on cherche des solutions, Bouscatel propose une ligne directrice qui pourrait bien redéfinir les codes de conduite au sein du monde rugbystique.
Reste à voir comment ces prises de position impactent concrètement la prochaine saison du Top 14, et si elles ouvrent la voie à une nouvelle ère d’un rugby français plus rigoureux.
Photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport