Romain Ntamack, blessé juste avant le mondial, révèle ses sentiments ambivalents face au parcours de l’équipe de France et à l’idée de gagner sans lui.
La blessure, ce spectre qui hante chaque sportif, a frappé Romain Ntamack à l’aube de ce qui aurait dû être l’apogée de sa jeune carrière. Moins d’un mois avant la Coupe du monde de rugby en France, l’ouverteur du Stade Toulousain et des Bleus voit son rêve s’évanouir. Un genou qui lâche, et c’est tout un monde qui s’écroule.
La douleur physique et psychologique d’une épreuve
Plutôt que les acclamations des stades bondés, Ntamack affronte le silence d’une salle de rééducation. Il confie à La Dépêche du Midi, le difficile chemin du retour, marqué par une opération et la lente convalescence qui s’ensuit. Ce sportif de 24 ans se retrouve alors spectateur d’un événement qu’il a contribué à construire pendant quatre longues années.
Des sentiments partagés pendant la compétition mondiale
« J’avais tous mes potes dans cette équipe de France, »
Romain Ntamack
Raconte-t-il à Midi-Olympique. Chaque match qu’il regarde est un rappel de ce qui aurait pu être, à la fois un soutien sans faille à ses compères et une distance nécessaire à son propre équilibre émotionnel. Ntamack est déchiré entre deux mondes : l’un plein de promesses qu’il a dû brusquement quitter, et l’autre, celui de la réalité de sa convalescence.
Un soulagement teinté d’amertume
Qu’a ressenti Ntamack lors de l’élimination des Bleus en quarts de finale ? Le soulagement l’a-t-il emporté sur la déception ? En effet, il reconnaît un paradoxe déchirant :
« s’ils avaient été champions du monde, cela aurait été le plus beau jour du rugby français mais peut-être l’un des pires de ma vie. »
Romain Ntamack
Vers une résilience et un avenir prometteur
Avec une franchise désarmante, le Toulousain admet que le fait que la France ne soit pas devenue championne l’a, dans une certaine mesure, épargné d’une cicatrice émotionnelle qui aurait été difficile à refermer. Alors que l’on pourrait s’attendre à du ressentiment, c’est un esprit combatif et résilient qui transparaît : il projette déjà sur le prochain défi, celui de revenir encore plus fort.
Conclure sur une note d’espoir
La route de la guérison est souvent solitaire, mais Ntamack n’est pas un homme à baisser les bras. Il sait que les épreuves font les grands champions et que parfois, se construire dans l’adversité forge un esprit inébranlable. Sa blessure, aussi pénible soit-elle, n’est qu’un chapitre dans l’histoire qu’il écrit. Et si tout ne s’est pas passé comme il l’avait prévu, Romain Ntamack est déterminé à en faire une source de motivation pour les épreuves à venir.
Photo : Icon sport