Dans le sport, la frontière entre satisfaction et consolation peut être mince, surtout lorsqu’on frôle l’exploit dans l’épreuve. Pour le manager de Pau, Sébastien Piqueronies, décrocher le point de bonus défensif après une défaite serrée contre Montpellier (22-17) dans un match de la 13ème journée du Top 14, c’est embrasser une forme de réussite face à l’adversité. Mais, au fond, cette récompense est-elle suffisante pour une équipe qui se bat pour chaque point?
« Ce n’est pas une satisfaction de prendre un point, mais une consolation »
Sébastien Piqueronies
Confiait Piqueronies après le match, un sentiment paru chez L’Équipe le 27 janvier 2024. Trois mois s’étaient écoulés depuis le dernier gain extérieur de Pau, une période durant laquelle le club avait subi « des danses ». Y a-t-il une pointe de fierté légitime dans cette performance malgré l’issue défavorable du jeu ?
« On n’est pas rentré bredouille »
Sébastien Piqueronies
Poursuit-il, marquant une rupture avec les déplacements précédents. Cette défense farouche, tarissant l’envol de l’adversaire en fin de match, reste pour Piqueronies un « marqueur fort » du caractère résilient de son équipe. Et pour le centre Emilien Gailleton, ce bonus vient symboliser la lutte tenace de la Section face à des adversaires qui n’ont pas ménagé leur effort. N’est-ce pas là un acte de résistance qui mérite le respect?
La savante gestion de la fin de match
C’est une tactique délicate que de sécuriser un point dans les dernières respirations d’un match. Pour Piqueronies et son escouade, l’art de la défense en fin de partie est celui d’une « prudence » mêlée de « lucidité ».
« On a bien défendu, on a évité que le score s’aggrave »
Sébastien Piqueronies
Déclare-t-il. Fait notable, leur adversaire du jour, Montpellier, s’est imposé par sa puissance et sa densité, incarnée par des joueurs comme le numéro 8, Sam Simmonds. Dans cet environnement hostile et sous une pression intense en deuxième période, Pau n’a pas flanché.
Au-delà du résultat : l’unité et le progrès
Lucas Rey, talonneur de la Section, semblait échoir de la même approche, partageant un sentiment de satisfaction « comptable », d’avoir su « limiter la casse ». Cet esprit solidaire, récompensé d’une quête incessante d’amélioration, ne serait-il pas le vrai visage du sport ? Et pourtant, le questionnement demeure. Peut-on vraiment se contenter d’un point quand quatre étaient à portée ? Cette question, lancinante dans l’esprit de compétiteurs, attise le feu de la remise en cause et de l’ambition.
La chute, ou le regard vers l’avenir
Ainsi, Pau emporte avec elle un point qui, à la fin de saison, pourrait peser autant qu’une victoire. Dans le Top 14, chaque épreuve compte, chaque effort peut s’avérer crucial. Et si la consolation d’aujourd’hui forgeait les succès de demain?
« C’est un petit lot de consolation qui comptera forcément en fin de saison et qui aura montré la résistance, la résilience des Palois face au MHR »
Sébastien Piqueronies
Conclut Piqueronies. Car après tout, n’est-ce pas dans la difficulté que l’on mesure la vraie valeur d’une équipe?
Photo: Alexandre Dimou/Alexpress/Icon Sport