Dans la cour des grands du Top 14, Nolann Le Garrec, le maestro à la mêlée du Racing 92 a composé une symphonie explosive face à Oyonnax. À seulement 21 ans, son triplé a été la clef d’une victoire tant convoitée, laissant présager l’aube d’une ère Le Garrec en équipe de France.
La Paris La Défense Arena a vibré sous les pas de Nolann Le Garrec, un artiste du ballon ovale qui, en l’espace de treize minutes, a catapulté son équipe vers les étoiles. Ce triplé, loin d’être un baroud d’honneur en fin de partie, a pris racine alors que l’adversaire menait au score. Une audace ? Peut-être. Mais aussi, un panache irrésistible d’un jeune virtuose en quête d’absolu.
Et pourtant, son élan n’a pas été exempt de malices juvéniles, une légèreté qui a suscité les froncements de sourcils des Oyonnaxiens. Un plongeon dans l’en-but comme un enfant qui, une fois la première friandise conquise, savoure déjà les deux suivantes. Mais qui pourrait le blâmer ? N’est-ce pas là l’exubérance d’une jeunesse dorée ?
Un prestidigitateur à la charnière
Le Garrec est un jongleur du temps et de l’opportunité. Alors que le collectif trébuchait sur des approximations, le demi de mêlée a pris son envol, exploitant la moindre brèche avec la férocité d’un fauve. Une fois, puis deux, pour enfin sonner le tocsin du rêve oyonnaxien dès le retour des vestiaires.
Henry Chavancy, capitaine du Racing, n’a d’autre choix que de s’incliner devant la verve de Le Garrec.
« Il apporte beaucoup »
Henry Chavancy
Admet-il avec la sagesse de celui qui sait reconnaître l’étoffe des grands. Le Garrec, lui, garde un œil tourné vers cette liste de Fabien Galthié pour le Tournoi des 6 Nations 2024, la promesse d’une romance en bleu.
Vers un rendez-vous avec le destin
Dans l’ombre d’un Dupont écarté et d’un Serin blessé, Le Garrec tient peut-être entre ses doigts audacieux la clé de cette porte tant convoitée de l’équipe de France. Une première liste, un premier match, et l’alcôve du XV de France s’ouvrent potentiellement à la fougue de notre jeune prodige.
Le Top 14 a connu bien des légendes, et Nolann Le Garrec pourrait bientôt y graver son nom avec l’encre d’un futur éclatant. Il ne tient qu’à lui et à la main de maître de Galthié de transformer cet Oscar de la semaine en un Oscar de la saison. Car au-delà des paillettes et des trophées, c’est sur le vert pâturage du jeu que Le Garrec a déjà empoigné son destin.
Alors que le rideau tombe sur cette performance d’anthologie, une chose est certaine : le Top 14 est le théâtre où naissent les héros, et Nolann Le Garrec a peut-être trouvé le rôle principal dans cette épopée rugby. Un triplé pour l’histoire, un triplé pour la route qui mène à la gloire, un triplé pour marquer d’un fer rouge l’imagination des amateurs de ce sport spectaculaire.
Photo : Icon sport