Une victoire à l’arrachée pour Montauban face à Soyaux-Angoulême, un soulagement comptable certes, mais un contenu qui laisse un goût amer. Jérôme Bosviel, ouvreur et capitaine de l’US Montauban, livre ses impressions post-match et révèle un malaise plus profond au sein de l’équipe : la peur de gagner. Un concept étrange pour des compétiteurs, n’est-ce pas ? Pourtant, cette idée n’est pas si farfelue et pourrait être la clé pour comprendre les récentes performances du club en Pro D2.
L’US Montauban s’est imposée avec le plus petit des écarts (16-14), une victoire qui, sur le papier, devrait inciter à la célébration. Cependant, de l’aveu de Jérôme Bosviel, ce succès en demi-teinte est symptomatique d’un état d’esprit qui plombe le club :
« J’ai l’impression que nous avons peur de gagner »
Jérôme Bosviel
« En début de deuxième période, nous avons l’occasion de scorer. Si nous étions plus patients, nous aurions pu marquer »
Jérôme Bosviel
Admet Bosviel.
« Ensuite le mal récurrent : on passe trente minutes à se faire peur, à jouer petit bras, en ayant peur de gagner. »
Jérôme Bosviel
Des mots durs mais réalistes d’un capitaine qui ne cache pas son insatisfaction.
Le spectre du maintien plane sur Montauban
La question se pose alors : cette lutte pour la victoire à chaque match, est-ce un sprint vers le triomphe ou une course d’obstacles constante contre la peur ? Pour Bosviel, la réponse est sans équivoque :
« Nous essayons de regarder vers le haut mais c’est compliqué parce que nous avons déjà perdu deux fois à domicile. Nous ne sommes pas certains d’être maintenus en Pro D2 et en jouant comme en seconde période, nous ne pouvons pas espérer autre chose que le maintien. »
Jérôme Bosviel
Avec cette victoire, Montauban évite temporairement la descente aux enfers, mais la précarité de leur situation pousse Bosviel à regarder plus « vers le bas » que « vers le haut ». Une confession inhabituelle pour un leader et qui pèse lourd pour les supporters et l’équipe – comment reviennent-ils de cela ?
Des leçons à tirer pour Montauban
La bataille pour le maintien est-elle devenue le combat principal de Montauban en cette saison ?
« Nous allons recevoir avec beaucoup de pression »
Jérôme Bosviel
Prévient Bosviel. La tâche ne sera pas aisée, et la deuxième période contre Soyaux-Angoulême est la preuve vivante qu’il est impératif de rectifier le tir. L’optimisme est de mise, mais avec une vigilance accrue, pour ne pas se laisser dépasser par cette peur insidieuse de gagner.
Leur capitaine l’a dit, et l’écho de ses paroles résonne comme un appel au changement :
« Je n’ai pas envie de vivre une saison comme on l’a vécu l’an dernier »
Jérôme Bosviel
Quelle sera la réponse de Montauban sur le terrain dans les matchs à venir ? Cette saison est un test de caractère, non seulement pour Bosviel mais pour tout le club de l’US Montauban. Ils ont montré qu’ils peuvent gagner, mais maintenant, ils doivent prouver qu’ils savent comment le faire, sans la crainte de la victoire.
Photo: Loic Cousin/Icon Sport