Au sein de la sphère du rugby international, une potentielle réforme fait grand bruit : celle de l’éligibilité des joueurs néo-zélandais évoluant à l’étranger.
Scott Robertson, sélectionneur emblématique des All Blacks, a ouvertement appelé à revoir cette règle qui pourrait bouleverser le paysage rugbystique du pays.
Un appel à l’évolution nécessaire
C’est lors d’un appel Zoom avec les médias néo-zélandais que Robertson a ouvertement discuté de sa vision pour le futur des All Blacks.
« Nous ne voulons pas être en retard d’un cycle ou de quelques années, »
Scott Robertson
Affirme-t-il, soulignant la nécessité de s’adapter à l’évolution constante du rugby professionnel. Son objectif est de permettre aux joueurs basés à l’étranger de pouvoir défendre les couleurs de la Nouvelle-Zélande, une pratique déjà en place chez leurs rivaux sud-africains.
L’actuelle règle de la New Zealand Rugby (NZR) est claire : seuls les joueurs sous contrat dans le pays peuvent prétendre à la sélection nationale.
Cette politique vise à limiter l’exode des talents néo-zélandais et à maintenir la compétitivité des compétitions domestiques. Mais, selon Robertson, la NZR pourrait être contrainte d’adopter un modèle plus flexible pour continuer à rivaliser au plus haut niveau.
Des performances en demi-teinte comme sonnette d’alarme
La récente tournée d’automne révèle un bilan mitigé pour les All Blacks, avec des défaites marquantes et des victoires peu convaincantes.
C’est dans ce contexte que Robertson choisit de tirer la sonnette d’alarme. Face à l’exemple des Springboks, qui bénéficient d’une « politique d’ouverture » leur permettant d’allier performances et contrats lucratifs à l’étranger, la pression s’accentue sur les dirigeants néo-zélandais.
Vers un modèle à la carte ?
Robertson évoque la potentialité d’une « règle d’éligibilité ciblée, » où des joueurs d’exception comme Richie Mo’unga, actuellement au Japon, pourraient être rappelés pour la sélection, tout en préservant les talents émergents dans les structures domestiques.
Le sélectionneur est conscient que toute modification doit tenir compte de l’intégrité du Super Rugby et des enjeux financiers.
C’est une approche akin à celle de Rugby Australia et du pays de Galles, qui autorise un nombre restreint de joueurs à l’étranger à représenter leur sélection nationale, sous certaines conditions.
L’équilibre entre tradition et compétitivité
Cette proposition de Robertson pose un véritable défi pour la NZR : trouver l’équilibre nécessaire entre la préservation des traditions et la compétitivité internationale.
Alors que le rugby professionnel devient de plus en plus mondialisé, la Nouvelle-Zélande pourrait être forcée de s’adapter pour maintenir son statut de superpuissance du rugby mondial.
La décision est donc attendue avec impatience, elle pourrait marquer une étape importante dans l’histoire des All Blacks, en ouvrant une nouvelle ère pour la sélection des joueurs à l’ère du professionnalisme.
Photo ; Icon Sport