Lorsque la réalité frappe, elle ne fait pas dans la dentelle. Les Ciel et Blanc de l’Aviron Bayonnais en ont fait l’amère expérience, subissant les foudres d’une équipe de Northampton impitoyable. Une correction chiffrée à 61-14 qui interroge : comment une telle débâcle est-elle possible au plus haut niveau européen ? Le manager Grgory Patat partage son analyse, non sans un goût amer.
L’humilité d’une défaite cuisante
« Le haut-niveau a horreur de l’à-peu-près »
Grgory Patat
S’attriste Grgory Patat, dans l’écho de désolation que laisse la défaite. Comment gérer l’après d’une telle confrontation ? Quels enseignements puiser dans cette épreuve ? La prise de parole de Patat après la rencontre a un parfum de haute montagne : raide et sans concession. Dès les premières minutes, l’Aviron fut mis à mal par une défense prise de court et un adversaire qui n’a cessé de capitaliser sur chaque interstice.
Un dernier quart d’heure symbolique
Il y a eu, certes, un sursaut dans le dernier quart, deux essais qui apportent une lucarne d’oxygène dans un huis clos étouffant. Mais Patat est formel :
« à 42-0, c’est un autre match. »
Grgory Patat
Les Anglais de Northampton, en confiance dans leur championnat, n’ont pas relâché leur étreinte, montrant que la continuité dans l’effort est la marque des grands.
Des espoirs de qualification évanescents
Malgré ce tableau assombri, mathématiquement, l’espoir de qualification reste allumé. Un brin irrationnel ? Peut-être, mais dans le sport, le cœur bat souvent à l’unisson de l’impossible. Pour l’heure, ce n’est pas l’enjeu majeur pour Grgory Patat.
« On a besoin de grandir, »
Grgory Patat
Martèle-t-il, insistant sur le besoin de solidifier les fondations avant de prétendre à rivaliser avec l’élite européenne.
La difficile confrontation avec le niveau supérieur
Denis Marchois, capitaine, abonde dans ce sens en reconnaissant que face au « très haut-niveau », l’équipe n’a pas été à la hauteur. D’un revers si brutal, surgit toutefois la possibilité d’un apprentissage accéléré, d’une introspection qui peut s’avérer plus fructueuse que certaines victoires. Alors, comment se ressaisir quand le sol semble se dérober ? Quand les certitudes d’hier deviennent les doutes d’aujourd’hui ? C’est tout l’enjeu pour l’Aviron Bayonnais, qui, sur la pelouse comme dans la tête, doit reconstruire pour affronter les prochains défis. Des défis qui ne feront pas de cadeau, tant sur le front est européen qu’à l’horizon d’un championnat où chaque point est une bataille. Et cela, Northampton l’a rappelé avec une leçon aussi cinglante qu’implacable.
Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport