Les lumières se sont éteintes sur la Coupe du monde, laissant dans leur sillage plus qu’un souvenir de défaite pour l’équipe de France : un goût amer teinté de controverses et d’incompréhensions. Jonathan Danty, figure emblématique des trois-quarts centre français, s’est ouvert lors d’un entretien exclusif avec le Midi Olympique, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’heure est à l’appel à la justice dans le saint des saints du rugby international.
Mais quelle est cette ombre qui plane sur le terrain, aussi présente que les quinze joueurs acharnés à se disputer l’ovale ? L’arbitrage, cet acteur invisible qui, selon Danty, aurait fait bien plus que de veiller aux règles du jeu.
« Après chaque match, il y a forcément un fait de jeu où il y a remise en question de l’arbitrage »
Jonathan Danty
Déplore-t-il, marquant là le début d’un constat sévère sur ce qu’est devenue la gestion des matches.
« Des Erreurs Grossières Qui Changent le Cours d’un Match »
Faut-il voir dans ces mots une simple critique épidermique ou l’écho d’un mal plus profond qui ébranlerait les fondations mêmes de l’esprit sportif ? Quand il évoque les « grosses erreurs d’arbitrage » ressenties « à chaud », Danty ne fait pas que relater un sentiment personnel. Il parle au nom d’une équipe, d’une nation qui se sent dépossédée d’une victoire méritée, sacrifiée sur l’autel d’erreurs humaines.
Danty n’hésite pas à ramener la technologie sur le banc des accusés :
« Il y a tellement de caméras, d’ordinateurs et de monde pour analyser ça que cela mériterait d’être mieux regardé ».
Jonathan Danty
Un constat qui prend une résonance particulière quand on sait que même en Top 14, les vérifications s’effectuent sous l’œil aiguisé de la vidéo.
Un Sentiment d’Injustice Teinté de Frustration
Joueurs et supporters sont-ils donc des marionnettes aux mains d’arbitres omnipotents ? Danty tempère, conscient que « l’arbitre central reste un être humain qui fait des erreurs ». Pourtant, là est tout le paradoxe. Il reconnaît aussi l’impact des propres fautes de son équipe, mais, oserions-nous dire, la faute avouée est-elle à demi pardonnée ? Pas quand elle se trouve magnifiée par un essai de pénalité injustement attribué ou une action manquée par les yeux de la vigilance.
Entre Éthique Sportive et Respect Humain
Mais alors, comment vivre avec ce sentiment d’injustice sans basculer dans l’excès inverse ? Danty le rappelle avec fermeté : si la frustration est palpable, elle ne doit jamais justifier l’indignité. Les propos haineux, les menaces proférées envers l’arbitre Ben O’Keeffe sont pour lui inadmissibles.
Comme une balle passée à bon escient, Danty lance un appel à plus de discernement et à la responsabilité de chacun : reconnaitre les erreurs mais aussi savoir tempérer ses ardeurs. Car, au-delà de l’arbitrage, c’est la fibre humaine qui doit rester le tissu conjonctif de ce sport.
La Question qui Démange: Sommes-Nous Arbitrairement Défaits?
Finirons-nous par voir une évolution dans la manière dont les matches sont arbitrés ? L’appel de Danty à une révision de la surveillance arbitrale est-il un simple cri dans le vide ou la première étape vers une réforme tant attendue ? Une chose est sûre : l’arbitrage dans le rugby international est sur la sellette et ne pourra plus esquiver le regard scrutateur des amateurs de rugby et des professionnels. En définitive, n’est-ce pas l’essence même du sport qui est interrogée : la recherche d’équité et de justice dans la compétition, quelle que soit l’arène où elle se joue.
Photo : Icon Sport