Le rugby est-il devenu un terrain de jeu pour les détracteurs en ligne ? Qu’est-ce qui peut bien pousser un ‘supporter’ à se transformer en bourreau derrière son écran ? Les faits sont là, glaçants et indéniables : Alivereti Raka et Folau Fainga’a, deux éminents joueurs de l’ASM Clermont Auvergne, ont été pris pour cibles sur les réseaux sociaux, attaqués de toutes parts par des ‘fans’ déchaînés, suite à une défaite contre Toulouse. La déception sportive justifie-t-elle de telles violences verbales ?
Répercussions d’une défaite sur les réseaux sociaux
La défaite amère face à Toulouse a rapidement pris un tournant inquiétant, quand des messages d’insultes et de harcèlement ont commencé à affluer sur les comptes de Raka et Fainga’a. Le quotidien La Montagne et d’autres sources médiatiques ont rapporté avec gravité que Raka avait même envisagé de « tout arrêter » et de « rentrer aux Fidji » suite à cet afflux de haine. Si on ne peut qu’imaginer le tourment vécu par les athlètes, on ne peut ignorer les répercussions potentiellement dévastatrices de telles attaques sur leur bien-être mental et leur carrière.
Solidarité forte du club et des supporters
Face à ces actes de cyberharcèlement, une vague de solidarité s’est levée. Cybervulcans, compte notable parmi la communauté des supporters clermontois, a fermement condamné ces pratiques : « Le sport peut rendre c*n. La frontière est fine et les dérives trop nombreuses. Soutiens aux joueurs » (source : Rugbyrama). Les mots choisis résonnent avec la déception, mais surtout avec l’indignation.
Le club de Clermont, déjà confronté à de tels comportements par le passé, a réitéré son message de tolérance zéro face à la haine, notamment avec un communiqué de l’ASM Rugby sur Twitter : « Nous sommes malheureux de devoir à nouveau partager ce message qui n’a pas pris une ride et qui demeure visiblement encore incompris par une minorité de personnes se revendiquant comme supporters. »
Un appel au changement dans la communauté sportive
Cette situation soulève l’éternel débat sur le rôle des réseaux sociaux dans le sport, et la responsabilité partagée des individus en ligne. Est-il temps de siffler la fin de la partie pour les comportements abusifs sur les réseaux sociaux ? Les clubs et les instances doivent-ils prendre des mesures plus sévères pour protéger les joueurs ? Les fans vrais, ceux qui soutiennent leurs équipes et respectent l’esprit sportif, seront sans doute les premiers à réclamer un terrain de jeu virtuel exempt de violence et de haine.
Que reste-t-il après le match ?
Il reste l’espoir d’un monde sportif où le respect mutuel l’emporte sur l’animosité, où les défaites comme les victoires sont accueillies avec dignité. Pour Raka, Fainga’a et tous ceux qui œuvrent à la grandeur de leur sport, la solidarité entre joueurs, clubs et supporters est peut-être le premier pas vers un changement positif. Alors, pourrons-nous bientôt célébrer le triomphe de la fraternité sportive contre le cyberharcèlement ? Puisse cette épreuve être une leçon pour chacun d’entre nous, rappelant les valeurs fondamentales du rugby, discipline aussi noble que passionnée.
Photo: Romain Biard/Icon Sport