Le monde du rugby vient de perdre l’une de ses figures emblématiques. John Williams, le premier sélectionneur sud-africain post-apartheid des Springboks, est décédé ce jeudi à l’âge de 78 ans, a annoncé Willem Strauss, le président des Bulls, son ancienne équipe.
Une carrière en deux temps, dans l’ombre puis dans la lumière
John Williams, avant de prendre les rênes des Springboks en 1992, s’est d’abord illustré comme joueur, où il a honoré treize sélections en tant que deuxième-ligne. Son bilan en tant que sélectionneur fut bref – un an seulement – et sportivement modeste, avec une victoire et quatre défaites.
Mais son nom reste gravé dans l’histoire comme le premier entraîneur à diriger la sélection nationale après la chute de l’apartheid, dans un contexte où le rugby sud-africain, fortement associé au régime discriminatoire, était banni des compétitions internationales.
Un symbole de réconciliation et d’espoir au-delà du terrain
L’importance de John Williams ne s’exprime pas pleinement à travers les résultats sportifs, mais dans le rôle qu’il a joué durant une période cruciale pour l’Afrique du Sud.
Sous son égide, les Springboks ont refait surface sur la scène internationale après avoir été exclus des deux premières Coupes du Monde en 1987 et 1991.
Leur victoire emblématique à la Coupe du Monde de rugby en 1995, trois ans après la réadmission du pays dans les compétitions, est devenue un symbole fort de réconciliation nationale, encouragé par Nelson Mandela.
Une fin de vie dans le combat et l’adversité
John Williams nous a quittés après avoir lutté pendant dix jours dans le coma. Sa disparition rappelle que le sport, au-delà des victoires et des défaites, reste un vecteur de changement et d’unité. L’héritage de Williams en tant que pionnier de l’ère post-apartheid continuera à inspirer les générations futures.
Les adieux au sélectionneur sont empreints de respect et de reconnaissance pour son engagement, témoignant de l’immense impact qu’un homme peut avoir sur le sport et la société.
John Williams restera dans les mémoires non seulement pour ses contributions sportives, mais surtout pour son rôle dans un moment charnière de l’histoire de son pays, marquant à tout jamais le rugby sud-africain.
Photo : Icon Sport