Dans le rugby moderne, le talent ne suffit parfois pas pour revêtir le maillot national de son cœur. Joel Merkler, le pilier de Toulouse, révèle la complexité des règles d’éligibilité internationale.
Auteur de performances qui l’ont mis sur le radar des Bleus, son parcours se heurte à un cadre réglementaire implacable qui risque de barrer sa route vers le XV de France.
L’impossibilité française pour Merkler
Le staff tricolore a dû déchanter; bien que séduit par les récentes performances du joueur, les règles de World Rugby font de l’éligibilité de Merkler un véritable casse-tête. Selon les règlements, pour jouer avec les Bleus, il doit soit être né en France, soit avoir un parent ou grand-parent français.
Aucune de ces conditions n’est remplie par le pilier droit d’origine anglo-espagnole, actuellement avec sept sélections pour l’Espagne. Sa dernière sélection datant de novembre 2022 le lie à cette équipe nationale jusqu’en novembre 2025, date à laquelle il pourrait techniquement demander un changement d’allégeance internationale.
Un scénario anglais envisageable
Or, le rebondissement pourrait survenir des règles suggérant qu’un joueur peut représenter un autre pays s’il a attendu trois années depuis sa dernière sélection et s’il répond aux critères d’éligibilité avec cette nouvelle nation.
Ici intervient le détail capital: le père de Merkler est né en Angleterre, ce qui ouvrirait potentiellement la porte à une sélection avec le XV de la Rose après novembre 2025.
Tevita Tatafu, aux portes du XV de France
De l’autre côté, nous avons Tevita Tatafu, une étoile montante au sein de Bayonne. À 21 ans, le droitier tongien, éligible en novembre prochain, pourrait se voir offrir une place anticipée dans le cadre d’une rencontre non officielle contre le XV Mondial à Bilbao le 22 juin.
Sa présence sur le terrain serait un signal fort quant à ses chances futures de porter haut les couleurs du coq.
Une opportunité critiquable pour Merkler ?
La route de Merkler vers le XV de France n’est pas totalement fermée. Une faille existe dans le concept de « Transfert olympique », permettant à un joueur de changer de nation si celui-ci a participé à une qualification olympique, mais les conditions sont strictes et peu probables. En outre, le pilier devra obtenir un passeport français et l’aval des comités olympiques concernés.
Face à ces intrications, on constate que parcourir le chemin de la scène internationale se trouve parsemé d’obstacles réglementaires insoupçonnés. Pour Joel Merkler, comme pour bien d’autres, l’avenir reste flou, et les rêves de maillots nationaux s’accrochent aux fils d’une réglementation rigide et parfois impénétrable.
Photo : Icon Sport