D.R.
Comme chaque semaine, Rugby-Transferts vous dévoile ses déceptions et ses coups de gueule du week-end. Durant ce week-end de phases finales, on n’a pas aimé…
1. La désillusion clermontoise
Pourtant annoncés comme les grands favoris de cette finale de H Cup, les Auvergnats sont tombés de haut ce week-end (15-16). En effet, alors que la rencontre tournait largement à leur avantage au retour des vestiaires avec les deux coups de génie de Nalaga et James, les toulonnais n’ont plus jamais craqué sur leurs phases offensives répétitives et ont mis les ingrédients nécessaires pour les faire douter dans le dernier quart d’heure. On a l’habitude. Comme lors de chaque « classico » RCT – ASM, la rencontre s’est jouée sur des détails plus que déterminants mais aussi cruels. Malgré une grosse faim de victoire, la « Yellow Army » s’est peut-être vu trop belle et sur le toit de l’Europe trop tôt. Victimes d’une baisse de régime en fin de seconde période, les protégés de Vern Cotter se sont heurtés à une formation rouge et noir disciplinée, hargneuse et réaliste comme jamais mais aussi orchestrée par un wilkinson impérial. Au final, les derniers assauts jaune et bleu n’auront été que des balles à blanc. Leur rêve européen s’est brisé. Mais pour les Jaunards la vengeance est un plat qui se mange froid. A l’issue des demi-finales de Top 14 qui se joueront ce week-end, les deux équipes pourraient se retrouver au Stade de France, pour le Brennus cette fois-ci. Une revanche Clermont – Toulon ? On en salive déjà.
2. Le rêve brisé du Stade Français
Le score plutôt lourd (34-13) ne reflète pas vraiment la physionomie de la rencontre. Face à une équipe du Leinster brillante dans tous les compartiments du jeu, comme à sa grande habitude, les Parisiens ont réalisé un match héroïque mais marqué par un manque récurrent de réalisme. Les coéquipiers de Sergio Parisse ont souvent péché dans le dernier geste (13 en-avants). L’analyse statistique parle d’elle même. Contrés sur plusieurs erreurs de jeunesse et d’attention, les Parisiens ont encaissé pas moins de trois essais de classe internationale en première mi-temps et un logique en fin de match. Malgré, les cinq points de l’espoir inscrit par Sinzelle (66 ème), les hommes de Christophe Laussucq et David Auradou n’ont jamais pu concrétiser et asseoir leur performance en conquête. Quoiqu’il en soit et quels que soient les chiffres, le Stade Français peut nourrir des regrets en voyant cette coupe et son billet pour la Hcup s’envoler sous son nez. Avec un peu d’expérience, dans quelques années l’exploit ne paraîtra pas si insurmontable pour cette équipe en devenir et en reconstruction.
3. Pau bloqué aux portes de l’élite
Décidément, nous allons finir par croire que c’est une malédiction ou jamais le bon moment. La Section Paloise vient de s’incliner pour la deuxième fois consécutive en finale de Pro D2 face à une équipe de Brive survoltée (30 – 10). Nous pouvons même dire qu’il n’y a pas vraiment eu de match à Chaban-Delmas. En effet, après avoir encaissé trois essais dont deux les vingt premières minutes, les Palois n’ont jamais pu revenir dans la partie. Trop maladroits et brouillons, avec notamment 14 en-avants, les blanc et vert sont totalement passés à coté de leur match. Avec une meilleure maîtrise et moins de précipitation, le match aurait eu sûrement une toute autre allure. Mais, cela peut être que bon pour la suite. Après une saison plus qu’encourageante, les protégés de David Aucagne et Joel Rey sauront à quoi s’attendre lors du prochain exercice.
4. Le nombre de supporters déséquilibré à Dublin
Étonnant pour une finale de ce calibre. Alors que ce match de Hcup apparaissait comme historique aux yeux du leader du Top 14 et son dauphin, le rapport de force entre les supporters était plutôt déséquilibré. Avec 22 avions affrétés pour Clermont contre 6 petits pour Toulon (10 000 jaunards contre 2 000 fadas) , l’Aviva Stadium de Dublin avait un petit air de Marcel-Michelin samedi soir. Quoi qu’il en soit, ce déséquilibre n’aura pas empêché les toulonnais de se faire entendre et de remporter le première titre européen de leur histoire.
5. La sanction des deux supporters palois
Ils voulaient colorer une finale de Pro D2 plus que chaleureuse en craquant deux fumigènes en tribune nord avant le match. Mais la fête s’est vite terminée pour eux malheureusement. Repérés et interceptés par les stadiers, les deux jeunes supporters n’ont pas tardé à être livrés à la police afin d’être entendu au commissariat. Même si les débordements sont rares dans le rugby, les fumigènes et artifices n’ont pas le droit d’être utilisés lors de manifestations sportives depuis la loi de 1993. Les deux palois ont donc loupé la défaite de leur équipe mais ont pu rentrer chez eux sans difficultés après leur audition. Une fête colorée peut vite tourner court.
Adrien Manavella