Le monde du rugby français est secoué par une démission en bloc de seize membres de l’opposition du comité directeur de la Fédération Française de Rugby.
Cette décision survient à un moment critique, à l’approche des élections pour la présidence de la FFR prévues le 19 octobre.
Les raisons d’une démission collective
Parmi les membres démissionnaires figurent des figures notables telles que Guilhem Guirado, très proche du candidat Didier Codorniou, ou Patrick Buisson, ancien supporter de Bernard Laporte.
La raison invoquée pour cette action est la volonté de ne plus être associés à une « politique dangereuse pour l’association ».
Le conflit avec Le Coq Sportif : un élément déclencheur
L’un des motifs de discorde majeurs est l’affaire qui oppose la FFR à l’équipementier Le Coq Sportif. Selon une lettre envoyée au président sortant et candidat à sa réélection, Florian Grill, les démissionnaires reprochent une gestion désastreuse du dossier, citant entre autres une assignation en liquidation judiciaire dirigée contre Le Coq Sportif.
Un contentieux qui a abouti à la réfutation de la FFR en justice et à une contre-plainte de la part de l’équipementier pour procédure abusive.
Une tragédie à Futuna révèle des dysfonctionnements
L’autre point de tension majeur relevé dans la lettre est la tragédie survenue le 22 mai 2024, lorsque un jeune licencié de 13 ans s’est noyé lors d’un stage rugby à Sigave.
La manière dont l’information a été gérée, impliquant un retard dans la communication et le manque de soutien manifesté à la famille du défunt, suggère un manquement grave à l’éthique et à la responsabilité de l’organisation.
Vers un scrutin sous tension
À l’aube de ces élections majeures, l’image de la FFR est ternie par ces accusations et révélations qui amènent à se questionner sur le futur de la gouvernance du rugby français. Avec une opposition qui s’affiche désunie face à l’actuel comité directeur, les enjeux sont colossaux pour assurer l’intégrité, le respect et la sécurité au sein de cette institution sportive.
Un écho au-delà des terrains
Cette crise dépasse les enjeux politiques internes de la FFR, touchant à la dignité humaine et à la manière dont sont gérées les ressources et partenariats stratégiques dans le monde du sport.
Ces démissions envoient un signal fort sur l’importance de la conduite éthique et des valeurs à respecter au sein d’une fédération dont dépend le bien-être de nombreux licenciés et l’image du rugby national.
Il est essentiel que cette élection à venir soit l’occasion d’un renouveau, où les leçons seront tirées pour redorer le blason d’un rugby français à l’histoire si riche. Les yeux sont désormais tournés vers les membres restants du comité directeur de la FFR et le scrutin du 19 octobre, qui pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’avenir du ballon ovale en France.