S.D.
Le président du Racing-Metro, Jacky Lorenzetti, a réussi son pari, celui d’attirer en Ile-de-France le demi d’ouverture néo-zélandais Dan Carter. Le joueur s‘est en effet engagé pour les trois prochaines saisons chez les Ciel et Blanc. Annoncée comme un très group coup, l’arrivée du demi d’ouverture All-Black, au-delà du standing de ce dernier, constitue-t-elle forcément une bonne nouvelle ?
Comme en ce qui concerne son compatriote Ma’a Nonu, qui portera les couleurs du RCT la saison prochaine, la question est en droit d’être posée. Néanmoins, ce renfort de poids dans l’effectif francilien devrait s’avérer être un excellent choix. En premier lieu car Dan Carter est une légende vivante du rugby. Immense joueur au palmarès incroyable, il est souvent considéré par les spécialistes ainsi que ses pairs comme l’un des plus grands numéros 10 de l’Histoire. Buteur chirurgical, en atteste le record de points marqués sur la scène internationale qu’il détient depuis 2011, très complet sur le plan technique, toujours soucieux de jouer pour son coéquipier, Carter fait briller ses partenaires. Symbole de l’incroyable domination de la Nouvelle-Zélande sur la planète rugby, le demi d’ouverture des Crusaders peut permettre à un Racing parfois irrégulier et souvent malheureux en phases finales de franchir un nouveau cap. Ensuite, parce qu’un grand club se doit de posséder deux numéros 10 de très haut niveau (les problèmes du MHR en témoignent actuellement). Et avec (probablement) Rémi Talès, sans oublier le très prometteur Goosen, on peut légitimement penser que Laurent Labit et Laurent Travers ne manqueront pas de choix à l’ouverture, et ce malgré le retour de Sexton en Irlande.
Carter peut qui plus est évoluer au centre, et offrira donc au staff de nombreuses variantes dans la conduite du jeu. Enfin, car Daniel Carter est irréprochable dans son comportement. Passé par Perpignan en 2010 mais blessé après seulement cinq rencontres disputées, le natif de Southbridge avait laissé un excellent souvenir en Catalogne, tant l’investissement déployé auprès du groupe n’avait pas faibli malgré l’éloignement forcé des terrains. Si bien que Jacques Brunel, l’entraineur perpignanais de l’époque, avait affirmé que sa présence avait été prépondérante dans la conquête du titre. Titre après lequel le Racing-Metro court depuis plus de vingt ans ! Alors, certes, le Carter de 2015, une Coupe du Monde de plus dans les jambes (sa quatrième !), ne sera pas celui de 2008, et il n’arrivera qu’en décembre, après un Mondial probablement éreintant. Certes, il n’est plus titulaire indiscutable en sélections, et de vilaines blessures l’ont handicapé ces deux dernières saisons. Mais quoi qu’il arrive, Carter, c’est l’assurance d’une plus-value au mieux sur le terrain s’il arrive en forme et qu’il s’adapte rapidement, au moins en dehors, par ce qu’il incarne. Ses coéquipiers progresseront sans doute à son contact aux entrainements et Jacky Lorenzetti remplira plus facilement sa nouvelle enceinte, l’Arena 92. Joueur incroyable et ambassadeur de luxe, un phénomène de plus débarque en Top 14 dans moins d’un an !
Carter est-il un bon coup pour le Racing ? C’est notre débat !
Thomas Michel