Dans un monde où le rugby est bien plus qu’un sport, la controverse entre Bongi Mbonambi et l’Angleterre dépasse les frontières du terrain. Une accusation de racisme, une défense en Afrikaans, et une réaction qui secoue les fondations du professionnalisme anglais.
« Pas professionnelle »
Bongi Mbonambi
C’est avec ces mots que Bongi Mbonambi a lancé un véritable Haka verbal à l’encontre de l’Angleterre.
Dans les arcanes du rugby, il est rare que les mots pèsent aussi lourd que les plaquages. Pourtant, la récente polémique entourant Bongi Mbonambi, le talonneur sud-africain, et Tom Curry, le flanker anglais, a pris une tournure qui dépasse le cadre sportif pour toucher à des questions de compréhension culturelle et de professionnalisme.
Le cœur de l’affaire
Il y a deux semaines, le monde du rugby a été secoué par des accusations de racisme portées par Tom Curry contre Bongi Mbonambi. Le joueur anglais a affirmé avoir été traité de « s*lope de blanc » durant la demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023. Une accusation grave qui a rapidement enflammé les esprits de part et d’autre.
La réaction de Mbonambi
Après un silence qui a laissé le temps à la controverse de gonfler comme un ballon sous une mêlée, Mbonambi a pris la parole.
« Je ne l’ai jamais insulté de manière raciale »
Bongi Mbonambi
A-t-il affirmé au micro de BBC Sport Africa, rejetant les accusations et critiquant l’attitude de l’Angleterre. Une déclaration qui a été rapportée par Rugbyrama le 7 novembre 2023.
La confusion linguistique
Au cœur de cette tempête médiatique, une confusion linguistique. « Wit kant », les mots prononcés par Mbonambi, signifient « côté blanc » en Afrikaans, une référence à la couleur du maillot anglais et non une insulte raciste. Cette explication, qui a fait sourire en Afrique du Sud, n’a pas apaisé les tensions avec l’Angleterre.
Un tacle à l’Angleterre
Mbonambi ne s’est pas contenté de se défendre. Il a contre-attaqué, accusant l’Angleterre de manquer de professionnalisme pour ne pas avoir pris en compte la possibilité que les Sud-Africains communiquent en Afrikaans sur le terrain.
« Ils auraient pu aller sur un site Web chercher le mot en afrikaans »
Bongi Mbonambi
A-t-il lancé, une critique acerbe relayée par Quinze Mondial le même jour.
L’empathie et l’émotion
Au-delà de la polémique, cette affaire soulève des questions d’empathie et de compréhension culturelle. Comment un malentendu linguistique peut-il dégénérer en une accusation aussi lourde de conséquences ? La réponse à cette question réside peut-être dans la pression émotionnelle qui pèse sur les épaules des joueurs durant une compétition de cette envergure.
En fin de compte, cette histoire nous rappelle que le rugby est un sport où le respect et la compréhension mutuelle doivent être aussi présents que la force et la stratégie. « Pas professionnelle » pourrait bien être le sifflet final d’une partie où personne ne sort vraiment gagnant.
Cette affaire nous montre que même dans le sport, les mots ont un poids et que la communication est un art délicat. Elle nous rappelle aussi que derrière chaque joueur, il y a un homme, avec sa culture et son identité.
Photo :Anthony Bibard/FEP/Icon Sport