D.R.
La saison de la confirmation est souvent considérée comme la plus difficile. Plus petit budget du Top 14, le CABCL l’expérimente actuellement.
Auteur d’une excellente saison l’an passé pour son retour dans l’élite, avec une neuvième place décrochée et des victoires à domicile marquantes (25-13 face à Toulouse, 23-10 contre Toulon), le club corrézien connait de grandes difficultés en ce début d’exercice. Alors ce groupe, qui a étonné par son enthousiasme et la qualité de ses productions, peut-il rééditer l’exploit et se stabiliser en Top 14 ?
A première vue, et même si les Brivistes sont clairement dans le dur avec trois victoires en neuf journées, l’intersaison a été maitrisée. Le staff, et dieu sait que ces dernières années ont vu défiler les entraineurs à Amédée-Domenech, a été conservé, entrainant la prolongation d’éléments capitaux de l’effectif, à savoir Koyamaibole, Waquaniburotu, Radikedike, Sola, Namy, Mignardi, ou encore Gaëtan Germain, meilleur gâchette du championnat la saison dernière. Et si le capitaine de la touche Julien Ledevedec a cédé aux sirènes bordelaises, les dirigeants ont attiré le surpuissant sud-africain Peet Marais, formé aux Sharks. Enfin, le CABCL compte dans ces rangs cette saison le facteur X qui lui faisait parfois défaut la saison dernière, un joueur capable de faire basculer une rencontre à lui seul. L’ailier fidjien Benito Masilevu, international à VII, est de cette trempe-là, lui qui a déjà sorti sa nouvelle équipe de situations compromettantes, en témoigne son essai de grande classe ainsi dans les ultimes minutes d’un match mal embarqué face à Toulouse.
Autre signe incitant à l’optimisme, Brive surfe depuis un an et demi sur une vague de confiance incroyable, la dynamique ayant été enclenchée après une deuxième partie de championnat exceptionnelle en Pro D2, et donc confirmée lors du retour dans l’élite. Lors de matchs couperets, les succès acquis depuis plusieurs mois peuvent faire pencher la balance, en particulier grâce aux joueurs d’expérience que compte l‘effectif à des postes clés, dont Jean-Baptiste Péjoine à la mêlée et Arnaud Mela en seconde ligne.
Seulement voilà, si sur le papier l’équipe parait équilibrée, à presque un tiers du championnat, Brive ne compte que 14 points et figure à l’avant dernière place du Top 14. Et cela avec déjà deux défaites à domicile, soit plus que l’an passée. Attention car Biarritz est l’exemple type qu’un début de saison raté peut s’avérer irrattrapable, au sein d’un championnat qui exige maintenant plus de 50 points pour se maintenir. Enfin, si le club a été relativement épargné par les blessures la saison dernière, il devra en être de même cette saison, la profondeur de banc ne permettant pas aux entraineurs de pallier l’absence de cadres. Or, le talonneur Guilhaume Ribles, symbole de l‘esprit du CAB, sera absent six mois.
Ainsi, malgré un groupe soudé, un recrutement ciblé, et une ossature conservée, la mission s’annonce très compliquée. D’autant que l’effet de surprise s’est probablement estompé, et que les arbitres se montrent particulièrement intransigeants avec « l’enthousiasme » souvent débordant des Corréziens dans les zones de combat… Brive peut-il rééditer l’exploit de se maintenir ? C’est notre débat.
Thomas Michel