D.R.
Le FCG est l’une des bonnes surprises de ce début de championnat. Comme depuis deux saisons. Sauf que lors des deux précédents exercices, les hommes de Fabrice Landreau se sont effondrés (aucune victoire lors des sept dernières journées), tant et si bien qu’il avait fallu attendre l’ultime journée l’an dernier pour être assuré du maintien des Isérois en Top 14.
Pour une équipe virtuellement qualifiée quelques semaines auparavant après des victoires au Racing et à Toulon, il y avait de quoi être frustré. Le club du président Chérèque va-t-il encore craquer et vivre une fin de saison similaire ? Où va-t-il au contraire passer la vitesse supérieure et entamer la phase « ambition » de son projet, comme semble le faire à merveille Bordeaux-Bègles, avec qui Grenoble était remonté en 2011 ? Ces premières semaines vont plutôt dans le sens de la seconde hypothèse. Si une grosse interrogation entourait le renouvellement en profondeur de l’effectif à l’intersaison, avec 20 départs pour onze arrivées, situation qui diffusait un certain sentiment de stagnation, force est de constater que le recrutement est une réussite. La nouvelle charnière du club, composée du sud-africain McLeod et de Jonathan Wisniewski, apporte entière satisfaction. L’ailier Gio Aplon semble retrouver le niveau qui avait fait de lui un titulaire indiscutable chez les Springboks.
Et le pack, renforcé par les expérimentés Arnaud Héguy et Ross Skeate, sans oublier la révélation Rory Grice, qui marche actuellement sur tous ses adversaires, permet la mise en place d’un jeu ambitieux, au service de joueurs exceptionnels, dont l’ailier fidjien Ratini, meilleur marqueur du championnat. Car au-delà des résultats, Grenoble séduit, pratique un rugby attrayant, le tout en se montrant efficace. Invaincus à domicile, les grenoblois ont été à deux doigts de s’imposer à Clermont puis Montpellier, deux forteresses du Top 14. De quoi espérer une qualification pour les barrages ? Pas forcément, tant le championnat est long et éreintant pour les organismes. Or, si les recrues répondent aux attentes, l’effectif n’a pas évolué en quantité, vingt joueurs autant donc quitté les Alpes pour seulement 11 nouveaux arrivants.
Ainsi, des joueurs comme Fabien Alexandre ou Jonathan Wisniewski ont disputé l’intégralité des rencontres comme titulaire. De quoi baisser de pied physiquement à terme, surtout quand les autres candidats aux barrages disposent d’une immense profondeur de banc. Le FCG ne parait pas armé pour faire face à d’autres blessures longue durée du type Jonathan best. Néanmoins, en engrangeant des points et la confiance aidant, un Grenoble averti peut aller tutoyer les sommets du Top 14.
C’est notre débat : Grenoble a-t-il enfin les armes pour briller jusqu’au bout ?
Thomas Michel