EXCLU Arandiga : « Entre 200 et 250 joueurs sortent du rugby pro »

Posté par redac le 23 août 2012
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D.R.

INTERVIEW RUGBY-TRANSFERTS. Si le Top 14 a repris, plusieurs joueurs sont toujours sur le carreau. 

Gaël Arandiga, le directeur général de Provale, fait le point. 

La saison a repris le week-end dernier. Pouvez-vous nous faire un point précis sur le nombre de chômeurs ?
Il y a environ une quarantaine de joueurs à la recherche d’un club pro. Il y en a certains qui ont signé dans des clubs de Fédérale avec la possibilité de se libérer si un club pro les contacte. Finalement sur ce chiffre, la situation est un peu moins problématique que les années précédentes où nous avions notamment atteint un pic de 70 joueurs en 2009. La Fédérale 1 a vraiment joué un rôle tampon entre le rugby pro et le rugby amateur. La Fédérale 1 devient plus attractive. Mais c’est un leurre tous les ans depuis 5 ans. Et c’est ce chiffre qu’il faut retenir : il y a entre 200 et 250 joueurs qui sortent du rugby professionnel. Nous n’avons pas encore le chiffre cette année, mais cette donnée reflète véritablement la précarité et la violence sociale du rugby professionnel d’aujourd’hui. 

La relégation tardive de Bourgoin a-t-elle plombé vos chiffres ?
Bourgoin est un cas à part, ces joueurs ne sont pas comptabilisés dans les 40. On a une veille quasi quotidienne les concernant. On va aussi les suivre suite au dépôt de bilan afin qu’ils soient bien conseillés juridiquement. Les joueurs sont très inquiets, même si aujourd’hui, ils ont un peu plus de visibilité. Ils savent à quelle sauce ils vont être mangés. On essaye donc de leur trouver une porte de sortie et si ce n’est pas le cas, de trouver la meilleur solution possible.

Existe-t-il justement des solutions pour ne plus revivre chaque année cette situation ?
On ne pourra jamais empêcher les comportements irresponsables de certains dirigeants. ça fait dix ans que ça dure. Chaque années, des clubs déposent le bilan. La passion enlève la raison. C’est difficile à éradiquer, malgré les règles qu’il faut respecter. Je vous laise imaginer l’ambiance qu’il peut régner dans un vestiaire quand on annonce que tout le monde part à l’eau. Surtout quand cela se passe au mois d’août et que les solutions de replacement sont plus que limitées.

Cinq joueurs « chômeurs » vont disputé un match amical sous le maillot du Stade Français. Une belle occasion de se montrer ?
Tout d’abord, nous tenons à remercier le Stade Français qui a donné la possibilité à ces cinq joueurs de s’exprimer à nouveau sur le terrain. C’est une chance pour eux car le marché est très compliqué. La médiatisation du match peut les aider à trouver des opportunités. Notre rôle est également de les soutenir et de leur prouver qu’il y a des solutions. Le Top 14 vient de reprendre, il y a des blessures, des effectifs à ajuster. ça peut aller vite dans un sens comme dans l’autre. On en profite aussi pour leur parler de l’après-rugby, ce qui est très important.