D.R.
A l’occasion de la 20ème journée de Top 14, Rugby-Transferts a donné la parole à un expert pour faire le point. Thomas Lièvremont s’y colle.
Ce soir le « Derby Basque » fera l’ouverture de cette 20ème journée du Top 14. Vous qui connaissez très bien Bayonne et Biarritz, laquelle des deux formations remportera ce 104 ème derby dans l’antre de Jean Dauger ?
C’est une question très compliquée pour moi car j’ai un vécu assez touchant avec ces deux équipes, comme joueur et comme entraineur. Je ne vais pas prendre de risques et m’attirer les foudres des supporters donc je vais taper en touche (rires). Plus sérieusement, Je vois un match nul car les deux clubs essayent de repousser le spectre de la relégation depuis le début de saison et misent beaucoup sur ce match pour favoriser une nouvelle dynamique tant dans le jeu qu’au niveau comptable. Chaque derby se joue sur des détails et ce sera, à mon avis, encore le cas ce soir, mais quoiqu’il en soit je ne vois aucune des deux formations prendre l’avantage au score final.
Selon vous, que manque-t-il aujourd’hui à l’Aviron Bayonnais (11ème) et au Biarritz Olympique (10ème) pour recoller avec le haut du tableau et s’extirper du ventre mou du championnat ?
La réponse va être simple…des points (rires). Je trouve que Bayonne fait de gros matchs à domicile mais se montre encore beaucoup trop timide et fébrile à l’extérieur depuis le début de saison et cela ne pardonne pas à un certain stade de la compétition. Les Bayonnais savent qu’ils sont capables du pire comme du meilleur donc moralement c’est normal que le bateau tangue par moment. La situation est un peu identique à Biarritz. Après un gros début de saison, le club a connu de nombreux remous en interne et ce n’est pas une situation facile à accepter pour les joueurs qui doivent constamment reconstuire, se réadapter à un nouveau système de jeu et gagner la confiance des nouveaux entraineurs. Mais je ne m’inquiète pas pour la suite. Pour moi ces deux équipes ne sont pas à leur place respective et mériteraient de se rapprocher un peu plus du Top 6 mais il va falloir absolument se transcender, corriger ce problème d’irrégularité et ne rien laisser passer pendant cette dernière ligne droite du championnat.
Comment expliquez-vous les contre-performances et les problèmes d’adaptation de certains joueurs comme Mike Phillips ou encore Joe Rokocoko depuis leur arrivée dans les rangs Bayonnais ?
Pour ne rien vous cacher, Christian Gajan et moi-même sommes à l’origine du transfert de Phillips et Rokocoko à Bayonne donc tout a été fait pour que les joueurs arrivent en pleine confiance et dans les meilleures conditions possibles. Mais lorsque l’encadrement est régulièrement remanié, il est difficile pour les joueurs, et notamment les étrangers, de trouver leurs marques facilement et rapidement. Sans compter bien évidemment les conditions de vie, l’environnement et le style totalement différent du championnat français qui jouent aussi beaucoup sur le niveau d’adaptation et d’intégration des joueurs. Mais avec le temps, on peut voir que les résultats commencent à payer aujourd’hui et que ces joueurs sont plus à l’aise qu’auparavant.
Adrien Manavella