D.R.
Les demi-finales du Top 14 nous ont livré deux grands matches de rugby. Deux chocs à l’image de la saison que nous sommes en train de vivre et qui se conclura par un remake de la finale de l’an dernier à savoir Perpignan – Clermont. Grâce à une nouvelle formule qualifiant les 6 premiers de la phase régulière, le suspense et l’émotion sont encore montés d’un cran.
Et les deux « ambitieux » Toulon et le Racing-Métro se sont fait une place aux côtés des ténors de ce championnat que son Toulouse, Clermont ou le champion sortant Perpignan. Mais ces deux équipes, souvent critiquées pour avoir été bâties à coup de millions d’euros grâce aux faveurs de leur président respectif, Messieurs Lorenzetti (Racing-Métro) et Boudjellal (Toulon), ont prouvé qu’elles avaient du coeur. Et les soit-disants mercenaires, qui seront d’ailleurs toujours là la saison prochaine, ont bataillé ferme pour tenter de hisser leurs couleurs le plus haut possible. Au final, tous les amateurs de rugby, et même les novices qui sont tombés par hasard sur cette demi-finale Toulon – Clermont, auront vibré.
Il y a toujours un « mais » …
Seul problème : il y a toujours un « mais ». Et celui là est de taille. Une saison captivante, enivrante, passionnante, les superlatifs sont nombreux, mais une saison tachée par de grosses erreurs d’arbitrage. L’erreur est humaine. Un poncif que je suis obligé de respecter. Seulement, quant l’erreur peut être évitée, difficile de rester de marbre. Alors que les footeux nous envie l’utilisation de la vidéo, les deux dernières semaines ont été marquées par deux « oublis » aux conséquences dramatiques puisque le sort de la rencontre en a été affecté.
Petit rappel des faits… Vendredi 7 mai, Clermont reçoit le Racing-Métro pour le premier match de barrage du Top 14. Peu après l’heure de jeu, alors que François Steyn vient de passer un drop de plus de 60m, le Racing mène 12-17. Sur l’action qui suit, l’arbitre de la rencontre exclu temporairement, et assez sévèrement, le Parisien Dellape. Pénalité, tapé à 25m des poteaux alors qu’elle aurait dû être bottée des 40m. Première erreur. Le ballon de Parra semble ne pas passer entre les poteaux. Sans faire appel à la vidéo, la pénalité est validée et Clermont revient dans la partie.
Au final Clermont s’impose 21-17. Pierre Berbizier, le manager du Racing-Métro ne pourra retenir sa colère et s’en prendra directement au président de la Ligue : « Pas besoin de vos sourires de faux-culs ». Ce à quoi Pierre-Yves Revol répondra : « On connaît la paranoïa de Berbizier. » Si Pierre Berbizier, à chaud, est allé trop loin, je m’étonne néanmoins que ni les arbitres de la rencontre, ni les officiels de la Ligue ou de la fédération n’aient au moins reconnu l’erreur d’arbitrage. ça n’aurait rien changer, mais « faute avouée, à moitié pardonnée… »
A quoi sert la vidéo ?
Depuis une semaine on n’a rien vu venir et Pierre Berbizier passe pour le vilain petit canard. On pensait que cet épisode allait inciter les arbitres à faire preuve de plus de rigueur afin d’éviter toute nouvelle polémique dans ce contexte déjà électrique. C’est raté. A Saint-Etienne, Toulon s’est fait volé. Alors que les Toulonnais sont menés de trois points et que l’heure de jeu a été dépassée, le pilier Davit Zirakashvili parvient à s’extraire d’un regroupement pour se coucher et aplatir. Sauf que le ballon lui échappe des mains et retombe dans l’en-but avant qu’il ne l’écrase avec son corps. Sans hésiter, l’arbitre valide l’essai alors que plusieurs toulonnais demandent l’arbitrage vidéo. On a rarement vu des joueurs réclamer un arbitrage vidéo quand l’essai ne fait pas l’ombre d’un doute. Au passage, on se demande à quoi sert l’arbitre de touche qui était parfaitement placé. Bref, l’essai est accordé et Clermont prend 10 points d’avance à 15 minutes du coup de sifflet final. Toulon, lui prend un sacré coup de massue. Mais les joueurs du RCT auront le mérite de revenir au score et d’offrir aux spectateurs un grand moment de rugby qui n’avaient pas besoin de cette erreur aux conséquences dramatiques. Sans oublier le litige sur une pénalité de Jonny Wilkinson. Là encore, alors qu’au ralenti il est impossible d’affirmer si la pénalité est passée ou non, l’arbitre, lui, l’a refusé sur le coup. Pourquoi donner la possibilité aux arbitres d’avoir recours à la vidéo si c’est pour s’en passer aux moments des phases finales, quand les matches se jouent à trois fois rien. Ou alors à un coup de pouce de l’arbitre…
Et là encore point d’excuse ou de mea culpa. Si pardon, Pierre-Yves Revol a reconnu qu’il y avait peut-être eu une ou deux erreurs d’arbitrages. Peut-être ? Il aurait été plus « classe » de les reconnaître vraiment. Car sur l’essai de Zirakashvili, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Alors que le rugby a pris une longueur d’avance sur le football, il serait bien de ne pas se tirer une balle dans le pied…