Dans un régime sportif toujours plus exigeant, la lumière est souvent braquée sur les performances et les records. Néanmoins, c’est une tout autre préoccupation qui a émergé des mots de Guy Novès, figure emblématique du rugby français.
L’ancien sélectionneur national et manager du Stade Toulousain a récemment abordé un sujet sensible : l’augmentation de la consommation de drogues dans le rugby, à tous les niveaux de compétition.
« Il y a cette recherche de l’excès »
La prolifération des excès et la recherche d’adrénaline à travers la consommation de substances illicites prennent des proportions inquiétantes, selon Novès.
Il exprime ouvertement ses craintes, citant des cas tragiques, à l’instar de Kelly Meafua, joueur de Montauban dont le décès tragique a suscité l’émoi dans le monde du rugby.
Cette quête dangereuse pour repousser les limites est une dérive qui s’éloigne de l’esprit même du rugby.
La santé des joueurs en jeu
La question cruciale soulevée par Guy Novès va au-delà des performances sur le terrain ; c’est la santé des joueurs qui est menacée. Le peu de moyens pour effectuer des contrôles, spécialement en dehors de l’élite, permet à cette tendance dangereuse de s’accroître impunément.
La pression énorme sur les épaules des athlètes crée un terrain fertile pour les excès, et l’absence de dispositifs de prévention et de contrôle adéquats est alarmante.
Le plan de la FFR face aux dérives
Face à ces révélations et dans le sillage de scénarios moins reluisants durant des troisièmes mi-temps légendaires, la Fédération Française de Rugby a dû renforcer son plan de performance.
Les récents ajustements dans la gestion des festivités post-match, incluant l’introduction de bières sans alcool, sont des mesures censées recadrer les comportements. Cependant, la tâche s’annonce ardue, car ces pratiques semblent s’enraciner dans les mœurs, y compris chez les plus jeunes.
L’esprit du rugby en péril ?
Novès, fin connaisseur des traditions rugbystiques, ne manque pas de rappeler les jours où la fête faisait intégralement partie de la culture du sport ; une ambiance bon enfant loin des excès nocifs d’aujourd’hui.
Le contraste est frappant, et pose la question fondamentale : où est passé l’esprit du rugby, celui qui prône le respect, la solidarité et la convivialité ?
En somme, Guy Novès, avec la clarté et l’expérience qui le caractérisent, a mis en lumière une problématique majeure du rugby contemporain.
Ce cri du cœur souligne l’absolue nécessité d’une prise de conscience collective pour protéger non seulement la santé des joueurs mais aussi les valeurs du sport lui-même.
Photo : Icon sport