Affaire Jegou-Auradou : Un rapport d’expertise remet en question la version de la plaignante

Oscar Jegou et Hugo Auradou
Posté par Bruno Ibanez le 25 septembre 2024

Dans un rebondissement marquant de l’affaire impliquant les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, un rapport d’expertise psychologique et psychiatrique récemment divulgué apporte un nouvel éclairage, susceptible d’influer sur le cours de la justice argentine.

Les experts désignés par les différentes parties de la défense, de l’accusation, ainsi que du ministère public jugent, en effet, les déclarations de Soledad, la plaignante argentine, comme incohérentes et peu fiables, un développement significatif dans une affaire qui tient en haleine le monde du rugby.

Un témoignage teinté de contradictions

Après une analyse minutieuse, le comité d’experts a estimé que le récit des événements du 7 juillet fourni par Soledad, accusant Jegou et Auradou de « viol aggravé en réunion« , est entaché d’inconsistances ainsi que d’éléments jugés invraisemblables.

Cruciale est l’observation selon laquelle aucun signe de stress post-traumatique n’est manifeste chez la plaignante, et que son histoire serait exagérée.

Il est indiqué dans le rapport que la plaignante semble s’être positionnée comme victime à travers une manipulation délibérée des faits, dépeignant une image de femme humiliée et abusée, tout en niant sa participation aux actes sexuels qu’elle prétend dénoncer.

De plus, il est mentionné une potentiellement correction de sa version des faits après avoir eu une conversation avec une amie au lendemain des faits présumés.

La contre-attaque médiatique de la plaignante

Malgré ces éléments, Soledad avait récemment réaffirmé sa position lors d’un entretien avec Le Parisien, arguant que ce qu’elle a décrit concernant l’incident est exact et qu’elle ne mentait pas.

Ce va-et-vient médiatique met en relief combien le combat pour la vérité peut s’avérer complexe et disputé.

Situation actuelle des joueurs et prochaines étapes

Jegou et Auradou, toujours sous le coup d’une mise en examen en Argentine, sont rentrés en France depuis le début du mois de septembre après une détention de 58 jours.

Le résultat de ce rapport psychologique et psychiatrique pourrait éventuellement influencer l’enquête qui touche à sa fin et la décision imminente de la justice argentine quant à la demande de non-lieu formulée par la défense.

Un impact au-delà des prétoires

Cette affaire dépasse largement le cadre de la justice pour toucher à l’image du rugby français, souvent salué pour ses valeurs de solidarité et de respect.

Elle soulève également des questions cruciales sur la prise en compte du témoignage des victimes présumées d’agressions, dans un monde sportif de plus en plus vigilant sur ces questions. La résolution de ce cas offrira sûrement un précédent notable et sera suivie avec attention par le public ainsi que par les acteurs du rugby et au-delà.

Les implications ne se cantonnent pas au sort judiciaire des deux athlètes ; elles sont symptomatiques d’un enjeu sociétal bien plus vaste, entre recherche de la vérité et écoute des victimes présumées. La balle est maintenant dans le camp de la justice argentine, qui aura à trancher un dossier aussi sensible que complexe.

 

Photo: Icon Sport