En pleine période de crise économique pour les clubs de rugby français, Bernard Lemaitre, président du prestigieux Rugby Club Toulonnais (RCT), vient de lever le voile sur la situation préoccupante de son équipe.
Face à une perte abyssale de 13 millions d’euros de déficit, le signal d’alarme est tiré.
Transparence et stratégie d’avenir
Devant un parterre de journalistes, Lemaitre fait preuve d’une transparence brute en évoquant la problématique financière du rugby hexagonal. Sa confession est sans détour :
« Tous les clubs de rugby perdent de l’argent. »
Bernard Lemaitre
Y compris Toulouse, le plus titré, qui n’échappe pas aux difficultés.
La conférence de retour de vacances a aussi été l’occasion pour Toulon d’annoncer un combat imminent contre la récente amende de 500 000 euros infligée par la Ligue Nationale de Rugby (LNR) pour « manquement à l’obligation générale de transparence« . Une décision jugée « grotesque » et qui fait déjà l’objet d’un appel.
À la recherche d’un équilibre financier
Mais comment redresser la barre ? Le président toulonnais n’esquive pas la question et détaille un plan de cinq ans (2023-2028) visant un retour vers l’équilibre. L’idée est simple en théorie : réduire de cinq millions d’euros les pertes dès la première année.
Et pour cela, améliorer l’efficacité organisationnelle sans bouleversement tous azimuts, en comptant notamment sur l’expertise de Jessica Casanova, nouvelle directrice générale au parcours déjà lié au monde du rugby avec M. Altrad.
Vers une gestion plus raisonnée
Le RCT semblait naguère tenté par les nouvelles tendances comme les NFT ou le Web3. Aujourd’hui, le choix de la pragmatique se profile : focalisation sur le sportif et utilisation judicieuse de la notoriété résiduelle sur les réseaux sociaux.
Objectif ? Remplir les gradins et attirer les partenaires et abonnés.
Une bataille juridique et d’image en perspective
La lutte contre l’amende de la LNR va certainement faire couler beaucoup d’encre. Selon Lemaitre, la condamnation est infondée et mériterait d’être annulée, comme ce fut le cas lors de l’affaire Cheslin Kolbe.
La détermination affichée par le dirigeant traduit bien un RCT prêt à toutes les batailles pour préserver son intégrité et son avenir.
« L’économie avant l’émotion », le nouveau mantra de Toulon
Dans ce jeu d’équilibriste financier, le RCT reste un géant aux pieds d’argile. Mais l’engagement de réduction des frais et la quête des revenus alternatifs pourraient dessiner un futur plus radieux.
L’avenir nous dira si la vision de Bernard Lemaitre peut transporter le RCT au-delà des crises et lui permettre de retrouver sa superbe d’antan.
Photo :Icon Sport