Dans la fournaise des dernières minutes de la demi-finale opposant le Stade Français à Bordeaux-Bègles, une décision arbitrale a, contrairement à l’adversaire, immobilisé les espoirs parisiens d’une finale de Top 14.
Alors que le tableau affichait 22 à 20 en faveur de l’UBB, un essai de pénalité aurait pu tout changer. Pierre Brousset, l’homme au sifflet, a pris la parole pour éclairer son jugement.
Un carton jaune, mais pas d’essai de pénalité
Dans l’arène brûlante du stade Chaban-Delmas, l’impatience de voir la justice arbitrale triompher de l’adversité se mêlait à la frustration.
Laurent Labit, manager du Stade Français, a d’ailleurs exprimé son mécontentement :
« Nous savions qu’il y avait le terrain, les supporters. Il y en avait d’autres que nous n’avions pas identifiés. »
Laurent Labit
Cette énigmatique déclaration faisait allusion à la décision arbitrale sur un maul parisien effondré intentionnellement par Cyril Cazeaux.
Sanction pour lui: un carton jaune, mais pas l’essai de pénalité tant attendu.
La justification de Pierre Brousset
Envers et contre l’explosion de colère parisienne, Brousset a posé sa défense dans les colonnes de Midi Olympique.
Selon lui, il subsistait un delta de quatre mètres trop conséquent et une dynamique insuffisante au moment de l’effondrement pour assurer la probabilité garantie d’un essai.
S’appuyant sur le règlement, lequel précise que l’essai de pénalité doit être une réponse à la suppression d’un essai jugé comme probable, l’arbitre international demeure campé sur ses positions.
Une affaire de point de vue
Pour les spectateurs, cette fin de match demeure une question d’interprétation.
Tandis que certains avançaient que la percée parisienne avait déjà pris son élan avant l’intervention illicite de Cazeaux, pour d’autres, la décision de l’arbitre semblait logique.
En réalité, Brousset a préféré jouer la prudence devant l’improbabilité d’une conclusion positive annoncée pour les Parisiens si le maul avait poursuivi sa course.
Le Stade Français, dignement écarté
Malgré le goût amer de l’injustice, rien ne prouve que le Stade Français aurait renversé la vapeur. La conquête du talonneur Adrien Peyresblanques et le but excentré raté par Joris Segond relèvent plus du scénario tragique que d’une dérobade arbitrale.
Bordeaux-Bègles, solidement ancrés dans leur terre girondine, ont su résister aux charges adverses et valider leur billet pour la finale sur leur propre mérite.
Dans le sport comme dans la vie, la clarté de la décision ne fait pas toujours écho à la clarté d’une victoire assurée.
Et dans ce théâtre des confrontations, l’arbitre, luxe entrevu de partialité, endosse face aux projecteurs, le rôle ingrat du juge nomade, façonnier d’équité, distribuant la clémence et le châtiment, en quête perpétuelle d’un impossible consensus.
Photo :Loic Cousin/Icon Sport