L’avenir contractual de Samuel Ezeala, ancien joueur de l’ASM Clermont Auvergne, a donné lieu à une véritable saga qui trouvera son épilogue le 1er juillet prochain.
Le lundi 8 avril, le conseil de prud’hommes de Clermont-Ferrand a été le théâtre des plaidoyers des deux parties dans ce qui est devenu une affaire emblématique du monde du rugby.
Selon les informations reportées sur Rugbyrama, Ezeala réclame des dommages et intérêts s’élevant à plus de 680 000 euros, correspondant au montant estimé de trois années de salaire qu’il aurait dû percevoir, plus 150 000 euros pour préjudice moral et financier.
En réponse, l’ASM, par le biais de son avocat Me Patrick Puso, a plaidé pour le rejet total des demandes du joueur.
Aux origines du conflit : un « accord écrit » controversé
Au cœur du litige, un prétendu « accord écrit » annoncé par Samuel Ezeala dans L’Équipe en avril 2023, qui aurait été signé pour trois saisons supplémentaires. Cette affirmation a été rapidement contredite par Didier Retière, directeur du développement sportif de l’ASM à l’époque, qui a souligné l’absence d’accord formellement signé, mentionnant uniquement des échanges de mails.
C’est sur cette base que l’affaire a été portée devant le conseil des prud’hommes. La défense d’Ezeala, conduite par Me Arnaud Dubois, a mis en avant l’accord initial qui aurait été accepté par le joueur en février 2023, avant que l’arrivée du manager Christophe Urios ne conduise à une modification des termes proposés.
Le poids du préjudice moral et financier
Les 150 000 euros demandés pour préjudice moral et financier représentent une part significative de la plainte d’Ezeala et soulignent la dégradation de la relation entre le joueur et son club formateur.
Le sentiment de trahison et l’impact de cette situation sur sa carrière professionnelle sont palpables et seront au cœur des délibérations du tribunal.
Verdict attendu avec impatience
Il est rare qu’une affaire du monde du rugby ait autant d’échos en dehors des terrains. Le dénouement de ce conflit sera suivi avec attention non seulement par les acteurs directs de cette affaire, mais aussi par les observateurs de l’évolution des rapports entre clubs et joueurs dans le rugby professionnel.
Le rugby est plus qu’un jeu, c’est aussi une affaire de respect des engagements. Le verdict du 1er juillet ne manquera pas de faire jurisprudence dans le milieu du rugby français. Alors que Samuel Ezeala évolue désormais sous les couleurs de la Section Paloise, c’est une page de sa carrière à Clermont qui se tournera avec cette décision judiciaire.
Photo : Loic Cousin/Icon Sport