Dans un Stade Jean Dauger trempé par une averse persistante, qui aurait cru assister à un tel festival offensif de l’Aviron Bayonnais ? Pourtant, c’est sous ces conditions dantesques que les hommes de Grégory Patat ont su se dépasser pour étriller le LOU Rugby sur le score sans appel de 39 à 10. Mais comment une telle prouesse a-t-elle été possible ? Quelles sont les clés de cette victoire bonifiée qui propulse Bayonne aux portes du top 6 ?
Quand la pluie nourrit l’ambition
L’adrénalité de ce match ne s’est pas diluée dans l’humidité ambiante ; bien au contraire. Si les dieux du stade se sont absentés, ceux de la pluie ont bénit les Bayonnais de leur ardeur combative. Alors que les conditions auraient dissuadé bien des équipes de jouer ballon en main, les Basques, ancrés dans leur imprenable forteresse de Jean Dauger, ont pris la partie à leur compte devant des Lyonnais aussi impuissants qu’indisciplinés – cumulant jusqu’à 15 pénalités concédées.
N’est-ce pas dans l’adversité que se révèlent les caractères ? Sous la grisaille, Bayonne a scintillé, appuyant là où ça fait mal : l’occupation du terrain et la pression incessante. Le premier acte de cette symphonie en droite ligne fut le carton jaune infligé à Joel Kpoku. En infériorité numérique, les Lyonnais ont vu l’Aviron marquer à la 34ème minute grâce à Uzair Cassiem, avant de crack beneath le poids des assauts.
Une deuxième mi-temps à sens unique
Le virage de la rencontre eut lieu en deuxième période, où Lyon, égaré, semblait avoir renoncé. L’essai réalisé par Thomas Ceyte à la 68ème minute pour Bayonne n’a été que le reflet d’un LOU bouté hors du jeu, capitulant face à l’offensive adversaire. Les visiteurs, anéantis et distraits, n’ont inscrit qu’un essai de consolation signé Marchand dans les dernières secondes.
Les propos de l’ouvreur lyonnais, Léo Berdeu, recueillis après le match, révèlent l’amertume qui règne dans le camp des défaits :
« Il y avait trop d’indiscipline pour espérer quelque chose, surtout en première mi-temps. […] On s’est menti à nous-mêmes. On avait coché ce match pour changer notre saison. Mais maintenant, on sait que le haut de tableau c’est fini. »
Léo Berdeu
Une victoire et des leçons à tirer
Est-ce justifiable de conclure que Bayonne a franchi un cap sous cette pluie battante ? Doit-on craindre pour un LOU errant, privé de son rugissement, désormais soucieux de maintien plutôt que d’ascension ? Le seul torte serait, peut-être, de ne pas reconnaître dans cette confrontation un appel vigoureux à la remobilisation pour les uns, et à la confirmation pour les autres.
Ce match est-il un tournant dans la saison du club basque et un choc psychologique pour le LOU, ou simplement un de ces événements qui jalonneront le chemin rocailleux d’un Top 14 toujours plus impétueux ? Une chose est sûre, à Bayonne, la tempête est passée laissant derrière elle l’éclatante lumière d’une victoire retentissante.
Photo: Alexandre Dimou/Alexpress/Icon Sport