Quoi de plus déstabilisant pour un club de rugby que de se retrouver sur le marché pour la somme symbolique d’un euro? C’est le sort accablant du Biarritz Olympique, institution du rugby français, qui se voit contraint de trouver un nouveau sauveur. Mais, n’est-ce pas là l’image d’une gestion hasardeuse, signant peut-être la fin d’une époque turbulente pour le BO, plongé dans les abîmes du classement de Pro D2?
L’annonce qui a l’effet d’une bombe
Jean-Baptiste Aldigé, président atypique et controversé, ainsi que l’investisseur Louis-Vincent Gave, ont créé un séisme en annonçant leur intention de céder leurs parts du club pour un euro – oui, vous avez bien lu, un euro! Ce départ annoncé, est-ce une manœuvre désespérée ou la reconnaissance d’une impasse?
« La question importante n’est pas de savoir si la direction du club va partir ou rester mais que les gens qui aiment le rugby reviennent au stade supporter leur équipe qui en a besoin, »
Maider Arosteguy
S’est exprimée la maire de Biarritz, Maider Arosteguy, comme relaté par MinuteSports. Un appel à la mobilisation, mais pour quel avenir?
Les échecs successifs, une trésorerie dans le rouge
Le contexte est pour le moins alarmant, l’échec du projet de délocalisation des matchs à Saint-Sébastien est venu s’ajouter à une série de déconvenues. Des décisions contestées, une communication en berne et voilà un club au bord du gouffre. La trésorerie restante est insuffisante pour assurer la pérennité jusqu’en juin, selon des informations diffusées par Rugbyrama. Les salaires des joueurs semblent pour l’instant préservés, ce qui ne fait qu’accentuer l’incertitude et les interrogations.
Serge Blanco, l’espoir d’une récupération?
L’emblématique Serge Blanco, ancien international et président de l’association du BO, serait engagé en coulisses à la recherche d’un repreneur, démentant cependant travailler activement sur un projet de reprise. Une figure qui suscite respect et nostalgie, saura-t-elle rallier les forces vives autour d’un projet de relance?
Les joueurs, entre inquiétude et professionnalisme
Sur le terrain, les inquiétudes sont palpables. Une vente pourrait entraîner le départ de joueurs-clés, comme Temo Matiu, observé par plusieurs clubs. La question se pose alors: jusqu’où ira la saignée pour parvenir à terminer la saison, sachant qu’aucun recrutement n’est envisagé pour l’instant?
La chute d’un club mythique ou le début d’une renaissance?
Dans cette situation critique, où le sportif cède sa place aux préoccupations financières, il s’agit pour le Biarritz Olympique non seulement de lutter pour le maintien en Pro D2, mais aussi pour sa survie. Espérons que le BO trouvera un repreneur à la hauteur de sa grande histoire, avant que les dernières lueurs d’espoir ne s’éteignent dans une liquidation judiciaire qui laisserait un vide dans le paysage rugbystique français.
Photo: Pierre Costabadie/Icon Sport