L’agonie de rater l’immanquable – l’expression qui résume parfaitement la soirée de Paolo Garbisi lors du match France-Italie. Avec un penalty raté à la dernière minute, qui aurait offert une première victoire historique en France aux Azzurri, c’est une nation tout entière que le demi d’ouverture sent peser sur ses épaules.
Mais comment un tel acte manqué peut-il être digéré par un athlète et son équipe?
« Je m’excuse auprès de toute l’Italie » – Les mots sincères de Garbisi
« Je suis déçu pour mes coéquipiers, pour tous nos supporters. Il faut que je sois à la hauteur de ce job et je ne l’ai pas été aujourd’hui, c’est pour cela que je m’excuse auprès de mes coéquipiers et de toute l’Italie, »
Paolo Garbisi
A confié avec émotion Garbisi après le match nul. Ces mots, empreints de désolation faisant écho à la déception générale. Le joueur de 23 ans, transféré récemment de Montpellier à Toulon, ne cachait pas son désarroi en conférence de presse lorsqu’il mentionna que cette erreur resterait « dans un coin de [sa] tête un moment« .
Un sentiment d’autant plus amer que, selon lui, ce n’était « pas une pénalité très compliquée ».
Une erreur symptomatique de la dure loi du sport
L’action a pu sembler anodine pour le public : le ballon tombé du tee, la nécessité de vite repositionner pour frapper dans les temps… Mais pour Garbisi, chaque détail comptait ce 25 février 2024 à Lille.
« On ne voit pas souvent le ballon tomber dans un stade fermé, sans vent. Ce n’est pas du tout une excuse, ça fait partie de mon job »
Paolo Garbisi
Déclarait-il, prenant l’entière responsabilité de son geste, d’après des propos recueillis par l’AFP et rapportés par Eurosport.
Dans ces moments-là, comment ne pas laisser s’infiltrer le doute? Comment ne pas raviver la flamme de la frustration au sein d’une équipe qui a frôlé l’exploit?
L’importance du soutien et de la résilience
Heureusement, dans la tempête, la solidarité est un phare. Ange Capuozzo, coéquipier et arrière de l’Italie, vient au secours de Garbisi, rappelant l’importance de l’ensemble du match et non seulement de cet instant décisif.
« Il va falloir entourer Paolo… Cela reste un moment historique, une très bonne performance, »
Ange Capuozzo
Tempère-t-il , rappelant que l’Italie n’a pas perdu en France dans ce Tournoi – un fait d’armes en soi.
Quel avenir après la déception ?
Certes, la cicatrice est là et elle mettra du temps à guérir. Mais si le rugby nous a enseigné quelque chose, c’est que la résilience est l’un de ses atouts majeurs.
L’échec n’est pas fatal, c’est simplement le reflet d’un moment dans une carrière qui, nul doute, sera encore longue et remplie de succès pour l’ouvreur italien.
Garbisi, avec la dignité qui accompagne la défaite, regarde déjà vers l’avenir. Et nous aussi, car il y a tant à apprendre et à admirer dans le parcours de ces athlètes qui, à chaque match, nous offrent le spectacle d’une humanité en plein effort, en pleine émotion.
Le sport a cette capacité unique de créer des héros inattendus et, parfois, des icônes malheureuses. Garbisi, pour cet instant, incarne les deux.
Et si cette épreuve n’était en fait qu’un préambule à une rédemption future lors des prochaines rencontres des Six Nations? C’est ce que souhaitent de tout cœur ses supporters et les amoureux du rugby.
Photo: Icon sport