Bayonne aurait pu trébucher face à Oyonnax; la victoire semble tenir du miracle. C’est en tout cas ce que transmet Camille Lopez, homme clé de l’Aviron Bayonnais, lorsqu’il évoque avec un scepticisme flagrant le succès étriqué de son équipe (21-17). Comment interpréter cette autocritique acerbe sortie directement des vestiaires ?
« Un miracle » selon Lopez
Lors de la conférence de presse d’après-match, le demi d’ouverture bayonnais n’a pas mâché ses mots : « Le contenu est pauvre, très pauvre. » Il admet sans fard que perdre n’aurait été « rien à dire ». Un constat sans complaisance que rapportent nos collègues de Quinze Mondial et Rugbyrama. Certes, une victoire est une victoire, mais peut-on y voir l’arbuste qui cache la forêt des difficultés actuelles de l’Aviron ?
L’Aviron en manque de constance
« On a une équipe fébrile, stérile »
Grégory Patat
Ajoute Grégory Patat, le manager de l’Aviron, jouant l’unisson avec son joueur. Ces termes sont forts, lourds de sens. Ils peignent une équipe qui semble fatiguée, peut-être usée par des efforts précédents comme ceux de la Champions Cup. Patat refuse néanmoins de voir là une excuse valide. Est-ce que Bayonne peine à se hisser au niveau face à des adversaires jugés moins redoutables ? Voilà une question qui mérite réflexion.
Peur de gagner ou peur de perdre ?
Lopez se questionne lui-même sur l’état d’esprit de l’équipe, « Quand on joue contre Exeter ou face aux grosses écuries du Top 14, on craint de prendre une déculottée; on y met plus que ce qu’il ne faut. » Cette peur semble être un moteur, une peur qui manquerait lorsque l’enjeu semble moins élevé contre des équipes comme Oyonnax. Une dichotomie révélatrice de la psychologie compliquée du rugby de haut niveau.
Un avenir à construire
« Si on veut essayer de construire quelque chose de plus serein, il faut être capable de se mettre au niveau, même sur des matchs de bas de tableau »
Camille Lopez
Argumente Lopez. Ses propos révèlent une ambition claire pour l’Aviron Bayonnais, celle de bâtir une constance, une qualité de jeu indépendante de la stature de l’adversaire. Certes, les quatre points de la victoire sont dans la poche, mais l’analyse critique offerte par Lopez et Patat pose une question fondamentale : est-ce que l’Aviron Bayonnais saura trouver la dynamique nécessaire pour transformer ses miracles éphémères en une stabilité durable ?
Photo: Loic Cousin/Icon Sport