L’annulation du carton jaune à Josh Caufield en Champions Cup fait décidément couler beaucoup d’encre. Le deuxième ligne de Bristol avait écopé d’une expulsion après avoir piétiné le visage de Finley Bealham du Connacht, une décision qui sur le moment paraissait des plus justes. Mais voilà que la commission de discipline revient sur sa décision, estimant que le geste ne « méritait pas un carton rouge« .
Sur le coup, cette volte-face laisse perplexe. On est en droit de se demander : où est donc passée la justice sur les terrains de rugby ?
Une décision incohérente qui soulève des questions
Nigel Owens, l’ancien arbitre international au franc-parler légendaire, n’a pas mâché ses mots en abordant cet incident sur les réseaux sociaux :
« Comment peuvent-ils dire que c’est un jeu déloyal qui ne vaut pas un carton rouge ? Si ce n’est pas déloyal mais accidentel, alors laisse juste jouer… Sinon ça doit être carton rouge. »
Nigel Owens
Un verdict sans appel, délivré avec la sagacité qu’on lui connaît. Heureux de ne plus avoir à faire à ces casse-têtes, il conclut :
« Heureusement que j’ai pris ma retraite! »
Nigel Owens
Mais cette affaire soulève de plus gros enjeux que le simple cas Caufield. Dans les distorsions entre le geste et la sanction, on ne peut s’empêcher de se demander comment l’intégrité du sport peut être préservée.
Protéger les joueurs : une urgence mal gérée ?
La communautaire rugbystique n’est pas en reste. Entre consternation et ironie, les réactions s’enchaînent. Un commentaire d’un internaute résume bien la perplexité ambiante : « La commission aurait probablement dû donner le minimum, mais en ne sanctionnant pas ce manque de maîtrise qui se traduit par un labourage de crampons, quelle crédibilité pour ces institutions ? Et le respect sans crédibilité, ça ne dure pas longtemps. »
La sécurité des joueurs est en jeu, une priorité qui semble malheureusement s’effriter sous le poids d’une application arbitraire et parfois incompréhensible des règles.
À travers ce déferlement de réactions, une chose est certaine : le rugby se trouve à un tournant. Trouvera-t-il la voie pour réaffirmer des valeurs de respect et de justice ou continuera-t-il de se perdre dans l’arbitraire de décisions qui ébranlent sa légitimité ? La réflexion reste ouverte et le débat, plus que jamais, nécessaire.
La sécurité des joueurs et la cohérence de l’arbitrage doivent être les phares qui guident le rugby moderne. Les joueurs, les fans et les légendes comme Nigel Owens le méritent. Après tout, comme l’indique le désormais observateur du jeu Owens, « Glad I retired » – il y a de quoi être soulagé de ne plus avoir à naviguer dans ces eaux tumultueuses.
Photo: Sandra Ruhaut/Icon Sport