Les déconvenues économiques s’invitent au sein de la FFR
N’est-il pas alarmant de réaliser que la sphère sportive, habituellement source de passion et de victoires, peut aussi être le théâtre de crises majeures ? Les aficionados du ballon ovale sont pris de court. La scène se déroule en Essonne, au Centre national de rugby de Marcoussis, où l’économie du rugby français expose ses failles. Le déficit annoncé, faramineux, est de 16 millions d’euros pour la saison 2022-2023 et de 24 millions prévus pour 2023-2024. En clair, un gouffre de 40 millions d’euros en seulement deux saisons, un coup de massue pour la Fédération française de rugby (FFR) qui n’a pas vu venir un tel dérèglement financier.
Quand les Jeux Olympiques de Paris 2024 déstabilisent le rugby français
Qui aurait pu prévoir que la préparation d’un événement d’une telle envergure, les Jeux Olympiques de Paris 2024, se révélerait un uppercut pour la FFR ? La location du Stade de France étant indisponible, chaque match non joué représente une perte sèche de deux millions d’euros pour la fédération, comme l’a souligné Florian Grill, président de la FFR. Une perspective financière aux antipodes de l’euphorie qu’engendrent habituellement les compétitions internationales.
D’autres sources de pertes : le GIE et le Mondial 2023
Mais les pertes ne s’arrêtent pas là. Le GIE, ce groupement d’intérêt économique s’est lancé dans la commercialisation des hospitalités pour le Mondial 2023. Un pari perdu, car les perspectives de recettes ont été annihilées, creusant encore plus l’abysse des finances de la FFR.
Préservation du XV de France : une lueur dans les ténèbres ?
Est-ce envisageable d’atteindre l’équilibre budgétaire sans sacrifier l’excellence sportive ? Florian Grill le croit et le clame : le XV de France demeurera la priorité, cette équipe véhiculant à elle seule 80 % des ressources de la FFR. Les ajustements budgétaires s’orienteront donc vers la frugalité dans bien des domaines, sauf celui de la performance sur le terrain.
Le choc des clubs face à l’atterrissage budgétaire – Une solidarité mise à l’épreuve
Et les clubs dans tout ça ? La surprise de l’ampleur du déficit les a ébranlés, mais ils ont néanmoins validé ce que Florian Grill a qualifié d’« opération vérité indispensable ». Une résilience qui démontre l’esprit de corps du rugby français, même dans la turbulence. Leur mission commune ? Ne pas laisser les « errements financiers » de la fédération peser sur leurs épaules.
Tandis que les supporters grondent et que le ciel semble menaçant sur l’Ovalie française, l’heure est à la mobilisation pour une remontée financière. La question reste : la FFR réussira-t-elle à opérer ce retournement spectaculaire tout en préservant l’essence de ce sport qui nous fait vibrer ? Une chose est sûre, le défi est colossal et tous les regards sont désormais tournés vers son nouveau capitaine financier à la barre dans cette tempête.
Photo : Anthony Dibon/Icon Sport