Lorsque la puissance du rugby anglais s’affirme sur la scène européenne, l’écho est retentissant. C’est la réflexion qui s’impose après une première journée de l’Investec Champions Cup et de la Challenge Cup dominée par les clubs de la Perfide Albion. Ces victoires ont-elles valeur de symbole ou simplement d’exception ? Les fans de rugby sont en droit de s’interroger sur ce retour en force des Anglais, mais aussi sur sa pérennité.
Les Anglais, outsiders ou redoutables compétiteurs ?
Jeremy Guscott, figure emblématique du rugby anglais, envisageait un autre scénario. L’ancien centre des Lions britanniques, riche d’une expertise et d’un palmarès enviables, n’avait-il pas prédit la prépondérance française ? Pourtant, le bilan de la première journée contraste vivement avec ses prévisions : un net 4-0 en faveur des Anglais contre les Français.
Une répartition de la qualité à l’avantage de l’Angleterre
John Beattie, ancien numéro 8 de l’écosse, converti commentateur, souligne le décryptage d’un air du temps qui voit la qualité se concentrer au sein de dix formations de Premiership, suite aux déboires de quelques franchises. Une masse salariale abaissée, des effectifs plus resserrés, amène à une élévation du niveau. Les puissantes performances des Harlequins à l’Arena de Racing 92 et d’Exeter à Mayol réaffirment cette théorie.
La Champions Cup : un révélateur malgré la crise
La crise que traverse la Premiership en termes économiques, identitaires et populaires, ne semble pas entamer la détermination anglaise. Gardez l’œil sur des joueurs comme Marcus Smith, qui soulignent qu’en dépit des temps orageux, le rugby anglais n’a rien perdu de son instinct combatif. Mais peut-on vraiment les considérer comme prétendants sérieux au titre suprême ?
Des victoires à confirmer dans la durée
Les victoires de la première journée n’étaient-elles que de justesse ? La route vers le sacre semble encore longue et parsemée d’adversaires de taille, tels que le Leinster, Toulouse ou La Rochelle. L’heure de vérité sonnera avec la deuxième journée et les très attendus « mini crunchs » qui donneront le ton de ce bras de fer continental.
Un enjeu majestueux au-delà du sport
Une poursuite de leur hégémonie serait opportune pour l’image du rugby anglais, notamment en vue de la finale à domicile prévue au Tottenham Hotspur Stadium le 25 mai. C’est l’occasion pour les clubs de montrer qu’ils ont les épaules pour renverser les prévisions et réaffirmer la grandeur du rugby anglais.
Le futur du rugby anglais en gestation
L’état actuel de la Premiership suscite inévitablement des questions quant à sa capacité à rester au premier plan. La réponse risque de dépendre tant de la qualité individuelle émergente que des stratégies collectives développées. Les clubs anglais ont-ils retrouvé leur superbe ou est-ce un simple mirage ? Les prochaines rencontres nous éclaireront sur ce rétablissement qui est, pour l’heure, un vibrant message d’espoir pour les supporters et un rappel que dans le rugby, le jeu n’est jamais joué d’avance.
Photo :Icon Sport